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Avortement d'une adolescente aux États-Unis : pourquoi Facebook est-il critiqué ?

Publié le par Marion Bellal

Le hashtag #DeleteFacebook revient en force depuis le début du mois d'août. Les protestations ont été déclenchées par la contribution du réseau à une enquête de la justice états-unienne, concernant l'avortement illégal d'une adolescente.

Faut-il supprimer Facebook et son application de messagerie, Messenger ? Le mouvement #DeleteFacebook reprend, aux États-Unis, de l'ampleur depuis le 9 août et la publication par le site Motherboard de documents prouvant que le réseau social a transmis à la police les messages privés échangés entre une adolescente et sa mère, poursuivies pour avortement illégal. 

Un avortement après le terme légal au Nebraska

L'accusation date d'avant l'annulation par la Cour suprême états-unienne de l'arrêt Roe vs Wade, qui consacrait le droit à l'avortement sur l'ensemble du territoire. L'Américaine de 17 ans, Celeste Burgess, est accusée d'avoir procédé à une IVG après le terme légal, au Nebraska, de vingt semaines de grossesse, en vigueur à ce jour, mais qui pourrait prochainement être raccourci. Selon la justice états-unienne, elle aurait recouru à une pilule abortive 28 semaines après la fécondation. 

Sa mère, quant à elle, est poursuivie pour « pratique d'un avortement passé 20 semaines de grossesse », « pratique d'un avortement par un médecin non agréé » et « dissimulation d'un corps humain », le fœtus ayant été enterré illégalement par les deux femmes. 

Des messages privés transmis par Facebook

Ces poursuites à l'encontre de l'adolescente et de sa mère se basent, notamment, sur des messages privés échangés sur la plateforme Messenger, détenue par Facebook. Contrairement à WhatsApp, autre filiale de Facebook, le chiffrement de bout en bout sur Messenger n'est pas en place par défaut : il s'agit d'une option à activer.

Facebook est très vivement critiqué pour avoir transmis ces informations, et les appels à boycotter le site s'intensifient. Ils avaient débuté après l'annulation de l'arrêt Roe vs Wade, alors que Facebook avait déclaré qu'il bannirait de sa plateforme les utilisateurs et utilisatrices qui postent des messages dans le but de contourner la loi, visant alors les réseaux féministes s'organisant pour envoyer des pilules abortives

La société de Mark Zuckerberg se défend de ces accusations en assurant qu'elle n'avait pas connaissance de la véritable teneur des investigations : « Les réquisitions évoquaient une enquête (…) sur l’enterrement ou l’incinération d’un bébé mort-né », déclare Andy Stone, porte-parole de Facebook. Si cette collaboration avec les services de police fait craindre aux militant.e.s pour le droit à l'IVG que la pratique soit généralisée, Facebook cherche à apaiser ses utilisateurs et utilisatrices et indique travailler, pour 2023, sur le chiffrement de bout en bout par défaut de Messenger. 

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