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Avion, train... : quel siège expose le plus à la contamination au Covid-19 ?

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs américains ont souhaité mieux comprendre la transmission asymptomatique du COVID-19 via des gouttelettes expulsées par les passagers dans les transports en commun. Résultats : le risque d’infection diffère bien selon la place. Quel siège faut-il éviter ?

Les transports en commun sont-ils source de contamination au COVID-19 ? De nombreuses études à ce sujet laissent à penser que le risque de transmission du virus y est très limité, puisque le port du masque est obligatoire et souvent bien respecté, et qu'il s'agit d'un lieu de passage bien ventilé et bref pour la majorité des usagers. Mais celui-ci ne peut pas être exclu selon le transport utilisé, car selon l'étude Comcor menée par l'Institut Pasteur, certains ont été associés à un sur-risque d'infection modéré : la voiture partagée (+30%) (hors plateformes de co-voiturage pour lesquelles aucun sur-risque n'a été observé), le taxi (+50%), le métro (+20%), le train (+30%), et l'avion (+70%).

Certains modes de transports présentent un sur-risque de contamination au Covid-19 : le taxi (+50%), le métro (+20%), le train (+30%), et l'avion (+70%).

Aux Etats-Unis, des chercheurs de l'American Institute of Physics (Institut américain de physique) ont voulu répondre à cette question de manière encore plus précise en s'intéressant à la place adéquate pour éviter de contracter le Covid-19 en avion ou en train. Dans leur étude parue dans la revue scientifique « Physics of Fluids », ces derniers expliquent que « la pandémie de COVID-19 a révélé l'urgence de comprendre comment les systèmes de ventilation des transports publics peuvent transmettre les virus, et comment les gouttelettes expirées évoluent dans les espaces ventilés. » Ils se sont donc demandé si ces systèmes de ventilation pouvaient être améliorés pour atténuer la transmission du virus.

Transports en commun : une place est-elle plus dangereuse que d'autres ?

L'équipe scientifique a collaboré avec IBM Research Europe pour développer un modèle avec un niveau de détail sans précédent en ce qui concerne les caractéristiques de la transmission asymptomatique du SARS-CoV-2 : la dynamique de l'air et des gouttelettes, le transfert de chaleur, l'évaporation, l'humidité et les effets des systèmes de ventilation. « En visualisant les gouttelettes et le flux, vous vous rendez compte du nombre de phénomènes physiques qui se déroulent autour de vous et qui passent inaperçus, tels que les interactions complexes entre les panaches corporels naturels, l'expiration et la ventilation. », explique le Pr Carlos Peña-Monferrer, auteur principal de l'étude.

Les chercheurs ont analysé ce qui se passe lorsque des gouttelettes de parole sont exhalées d'une rangée de 3 passagers assis dans un espace rectangulaire ventilé, comme dans un train ou avion. La plupart du temps, l'air est injecté par le haut et extrait par le bas par les bouches d'aération situées près des sièges de fenêtre, afin de générer une circulation interne de l'air pour améliorer le confort thermique et éliminer les virus. Les chercheurs ont souhaité savoir si certaines positions de siège affectaient négativement ce type de circulation d'air. Ils ont découvert que des gouttelettes provenant du siège côté fenêtre montaient davantage et envahissaient l'espace des autres passagers peu de temps après.

Quel siège faut-il éviter dans un train ou un avion ?

De fait, sur un rang, les trois personnes assises à côté ne sont pas exposées au même risque. Par exemple, les gouttelettes libérées par un passager sur le siège central ont davantage contaminé l'espace des passagers situés côté couloir. Pour les chercheurs, cela indique que « le flux descendant de la ventilation dans les sièges du couloir pourrait déplacer les gouttelettes vers le bas et augmenter le risque d'infection. » En revanche, les gouttelettes expulsées par un passager situé côté couloir ont été immédiatement entraînées vers le bas par le système de ventilation. Concrètement, les personnes situées au milieu de la rangée seraient donc les plus contaminantes, et celles assises côté couloir les plus à risque d'infection.

Concrètement, les personnes situées au milieu de la rangée seraient donc les plus contaminantes, et celles assises côté couloir les plus à risque d'infection.

« Nous avons modélisé divers scénarios dans les moindres détails, comme une situation où des passagers assis à des sièges différents prononçaient une voyelle pendant quelques secondes. En créant une représentation détaillée du champ d'écoulement et en suivant chaque gouttelette, nous avons pu reconstruire leurs voies de ventilation. », ajoutent les chercheurs. Leur prochaine étape sera de reproduire des conditions qui représentent plus fidèlement la diversité de l'activité humaine dans les transports publics pour aider à la conception des futurs systèmes de ventilation pour des environnements plus sûrs. Par ailleurs, si leurs simulations étaient axées sur les transports en commun, elles pourraient être étendues aux bâtiments commerciaux ou résidentiels, établissements de santé, bureaux et écoles.

En attendant, on sait déjà grâce à cette étude que dans un train ou un avion, on évite les places… côté couloir, qui semblent être les plus à risque d’infection au Covid-19.

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