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Autisme : une lettre ouverte pour alerter des dangers des traitements alternatifs

Publié le par Hélène Bour

Deux mamans d’enfants autistes, dont la présidente de l’association SOS Autisme, ont publié une lettre ouverte afin d’alerter sur le danger des traitements alternatifs contre l’autisme. Extraits.

Deux mamans d'enfants autistes, Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme, et Estelle Ast, ont publié une lettre ouverte via le Huffington Post. Leur objectif : alerter sur les dérives et dangers en termes de traitements alternatifs contre l’autisme.

Du fait du désert médical qui sévit en France sur la prise en charge de l’autisme, et du désarroi qui en découle pour les parents, ceux-ci se tournent vers des traitements alternatifs, sans fondement scientifique, qui peuvent mettre en danger la santé de leurs enfants.

Estelle et moi avons répertorié, sans aucun jugement de notre part, tout ce qui se prescrit dans les différents groupes Facebook : des diurétiques qui ont été donnés au départ sans protocole comme le Burinex, des antibiotiques, des pulvérisations nasales d'ocytocine, du cannabis, des piqûres de magnésium et de B6, le Romidepsine. Mais, aussi la thérapie de chélation des métaux lourds (pour enlever les agents toxiques comme le mercure) qui est aussi utilisée afin de "détoxifier" l'organisme”, note ainsi la présidente de SOS Autisme. “Il y a également un nouveau traitement très dangereux qui arrive en France, mais déjà pratiqué en Amérique Latine : le MMS (dioxyde de chlore). Il y a aussi des choses moins graves comme les probiotiques, les régimes sans gluten ni caséine. Enfin, le paracétamol à haute dose qui aurait le pouvoir de "calmer les crises"”, ajoute-t-elle.

D’après les deux mamans, certains parents se mettraient ainsi hors la loi, en se procurant du cannabis pour leur enfant, ou mettraient sa santé en danger avec des traitements peu adaptés, pas assez testés, mal suivis, qui peuvent engendrer de graves symptômes (anorexie, vomissements, nausées…). “Les réseaux sociaux, faits d'études et de témoignages en tous genres, ne peuvent pas remplacer les médecins et devenir notre prescripteur médical référent”, notent par ailleurs les deux mamans.

Loin de pointer du doigt les parents qui se lancent dans de telles méthodes faute de mieux, les deux femmes souhaitent simplement “briser l’omerta qui règne dans le milieu de l’autisme, puisque des médecins et autres responsables encouragent et organisent ces pratiques”.

Il serait temps d'ouvrir de nouveaux protocoles qui permettraient de vérifier l'efficacité des différents traitements, et d'être plus vigilant afin que nos enfants ne deviennent pas des cobayes pour servir les intérêts de grands groupes de recherche”, soulignent les deux mamans à l’attention des pouvoirs publics.

Invitant les parents à témoigner pour faire bouger les choses, Olivia Cattan et Estelle Ast demandent à être reçues par le Ministère de la Santé afin d’évoquer cette absence de prise en charge globale de l’autisme, “qui conduit aujourd'hui à cette situation mettant en danger la santé et le droit de nos enfants autistes”.

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