On ne présente plus les bienfaits du « peau à peau » entre la mère ou le père avec leur nourrisson, une méthode qui permet de favoriser un lien affectif mais aussi de diminuer le stress des bébés. Selon des chercheurs de la Carnegie Mellon University (Etats-Unis), de simples câlins seraient tout aussi bénéfiques lorsque l'on grandit. Leur étude relayée par le quotidien « Time » affirme en effet que ce geste aurait des bienfaits plus importants que ce que l'on pense, car il aurait un impact mesurable sur l'humeur et le stress après une dispute. Ainsi, il permettrait de se protéger des conséquences néfastes du stress psychologique les jours où les gens rencontrent des problèmes relationnels.
« Cette possibilité a des implications potentielles importantes pour le bien-être, car les conflits sont associés à des conséquences psychologiques et physiques », expliquent les chercheurs. Il s'agit de l'une des seules études à se pencher sur ce sujet, les autres travaux ayant largement porté sur le rôle du toucher dans les relations amoureuses. Ces derniers ont interrogé 404 personnes pendant 14 jours consécutifs pour connaître leur humeur et savoir si elles avaient vécu un conflit, et si elles avaient bénéficié d'une étreinte ce jour-là. Ils ont constaté que recevoir un câlin le jour d'un conflit était associé à une moindre diminution des émotions positives et à une moindre augmentation des émotions négatives.
De réels bienfaits physiologiques
Ils ont aussi découvert que les effets positifs de ce geste persistaient dans le temps, les personnes interrogées ayant signalé une atténuation continue de leur humeur négative le lendemain. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour déterminer les mécanismes possibles, les scientifiques estiment que les câlins pourraient être une méthode simple mais efficace pour apaiser les personnes en détresse personnelle. « Notre étude suggère que des câlins pourraient être utiles pour montrer du soutien à quelqu'un qui souffre d'un conflit relationnel », concluent-ils. Mais des questions demeurent encore en suspens, comme le fait de savoir quand, comment et pour qui les câlins seraient les plus utiles.
Interrogé par le « Time » quant à cette étude, le chercheur qui l'a dirigée précise que les câlins seraient même tout aussi importants que le soutien social quand un proche est en détresse. « Un contact physique donne l'impression aux gens qu'on se soucie de leur sort, qu'ils ont quelqu'un qui est là pour eux sans porter de jugement. » Le journal souligne par ailleurs que les vertus du câlin ont déjà été mises en lumière dans de précédentes études. Selon lui, « la recherche suggère également qu'il peut provoquer des changements physiologiques bénéfiques, tels que la réduction de l'activité cérébrale et cardiaque liée au stress et la libération de l'ocytocine, une hormone améliorant l'humeur. »