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Allocution d'Emmanuel Macron : déconfinement, écoles, masques, aide financière aux familles... les huit points à retenir

Publié le par Alexandra Bresson

Emmanuel Macron a prononcé un nouveau discours le lundi 13 avril durant lequel la possibilité d'un déconfinement progressif à partir du 11 mai est envisagée, avec notamment la réouverture de certains établissements scolaires. Celui-ci devra s'accompagner d'autres mesures pour toujours veiller à limiter le plus possible la propagation du coronavirus. Voici ce qu'il faut en retenir.

Un déconfinement progressif à partir du 11 mai

Le chef de l'Etat l'a donc annoncé : le 11 mai pourrait bien être la date d'une sortie de confinement progressive en France. Il faut pour cela que toutes les conditions soient réunies, car le déconfinement ne pourra être entamé que si « la propagation du virus a effectivement continué à ralentir. » a-t-il fait savoir lors de son allocution d'une trentaine de minutes. « Le lundi 11 mai ne sera possible que si nous continuons d'être civiques, responsables, de respecter les règles. », a-t-il ajouté. Ainsi, ces quatre prochaines semaines seront celles d'un confinement tout aussi strict, qui ne sera ni « renforcé » ni « allégé ». Emmanuel Macron insiste aussi sur l'importance de continuer à respecter toutes les consignes sanitaires (se tenir à distance, se laver fréquemment les mains, utiliser un mouchoir jetable...). « C'est la condition pour ralentir encore davantage la propagation du virus, réussir à retrouver des places disponibles en réanimation et permettre à nos soignants de reconstituer leurs forces. »

Une réouverture des établissements scolaires le 11 mai ?

A partir de cette date, les crèches, écoles, collèges et lycées pourraient ouvrir de nouveau. Il s'agit en effet d'une « priorité » pour Emmanuel Macron, en raison de la « situation actuelle », source « d'inégalités » : « Trop d’enfants, notamment dans les quartiers populaires et dans nos campagnes, sont privés d’école sans avoir accès au numérique et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents. » A noter que les universités ne sont pas concernées, les étudiants n'auront pas cours « physiquement » avant l'été, et la question demeure quant à l'organisation de leurs examens. Pour que le retour en classe se fasse dans les meilleures conditions, le Président a précisé que pendant ces prochaines semaines, le gouvernement sera amené à aménager des règles particulières. Les modalités de cette réouverture consistent notamment à « organiser différemment le temps et l'espace, bien protéger nos enseignants et nos enfants, avec le matériel nécessaire. »

Invité sur France Info au lendemain de cette allocution, le ministre le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a fait savoir qu'il s'agira bien d'un retour progressif : « Tout le monde ne rentrera pas au même moment, c’est déjà certain. » Plus précisément, il n'y aura « pas les mêmes âges qui rentreront au même moment à l’école. », indique-t-il. Pour le ministre, « la prise en charge des élèves en difficulté » est considérée comme « une priorité », c'est pourquoi les lycées professionnels pourraient être parmi les premiers établissements à reprendre les cours. Enfin, les classes devraient fonctionner par petits groupes, notamment à la maternelle. Un nouveau fonctionnement qui devrait s'accompagner « d'une charge moins importante de cours » et donc « d'un travail pédagogique très personnalisé ». Selon France Info, l'Education nationale compte contacter toutes les familles en amont du 11 mai pour préparer ce retour en classe.

Le port du masque encouragé

Alors qu'il n'existe pour l'instant aucun consensus sur la question de l'obligation du port du masque auprès du grand public, Emmanuel Macron a ouvert la porte sur ce sujet. L'Académie nationale de Médecine s'est dite favorable à cette mesure pendant le confinement et après sa levée, y compris avec des modèles moins perfectionnés que les masques homologués destinés aux soignants. Le Président souhaite quant à lui que chaque Français puisse s'en procurer un grâce à l'aide des mairies, mais seulement à partir du 11 mai. Leur usage sera-t-il systématique ? Cette question doit être précisée, mais ce sera d'ores et déjà le cas pour « les professions les plus exposées et pour certaines situations, comme dans les transports en commun ». Le port d'un masque devra dans tous les cas toujours s'accompagner du respect des fameuses « règles barrière » comme la distanciation sociale.

Montée en puissance des tests de dépistage

Le déconfinement devra se faire avec une organisation bien précise, et les tests de dépistage seront indispensables. Emmanuel Macron souhaite une utilisation massive grâce aux laboratoires privés et publics. « Dans les prochaines semaines, nous allons continuer d'augmenter le nombre de tests faits chaque jour. C'est ce qui, depuis 15 jours, est fait. », affirme-t-il. Ce sont les personnes âgées, les soignants et les personnes les plus fragiles qui en bénéficieront en priorité dans les prochaines semaines. Et au 11 mai, l'objectif du gouvernement sera de pouvoir tester toute personne présentant des symptômes évocateurs du COVID-19 (toux, maux de gorge, fièvre, difficultés respiratoires...). « Nous n'allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, cela n'aurait aucun sens. Mais toute personne ayant un symptôme doit pouvoir être testée. », estime le Président. Les personnes ayant le virus pourront ainsi être mises en quarantaine et suivies par un médecin.

Certaines personnes devront rester confinées

Mais l'élaboration de ces traitements prend du temps, c'est pourquoi « nous aurons plusieurs mois à vivre avec le virus. », concède le Président. C'est dans cette éventualité que le confinement ne s'appliquera pas de la même façon pour tous. Emmanuel Macron invite d'ores et déjà les personnes les plus vulnérables, les personnes âgées, celles en situation de handicap sévère et celles atteintes de maladies chroniques à rester confinées après le 11 mai, « tout au moins dans un premier temps. » Et pour cause, les tests de dépistage menés jusqu'à maintenant ont permis de constater qu'une très faible minorité de Français a contracté le Covid-19. Ce qui signifie, selon Emmanuel Macron, « que nous sommes loin de ce que les spécialistes appellent l'immunité collective, c'est-à-dire ce moment où le virus arrête de lui-même sa circulation parce que suffisamment d'entre-nous l'avons eu. » Ce dernier rappelle néanmoins que les personnes ayant une maladie chronique ou qui souffrent d'autres maladies doivent continuer à consulter leur médecin : le renoncement à d'autres soins peut aussi être dangereux.

La France travaille à trouver un traitement

Outre le port du masque si besoin et le respect des consignes sanitaires, Emmanuel Macron estime que deux autres conditions sont indispensables pour « renouer avec la vie d'avant » : la découverte d'un vaccin et celle d'un traitement fiable. Si la France est très impliquée en ce qui concerne la recherche dans ce domaine, ce dernier précise qu'il faudra plusieurs mois au moins pour mettre en œuvre la première solution. « Notre pays investira encore plus massivement dans la recherche et je porterai dans les prochains jours une initiative avec nombre de nos partenaires pour accélérer les travaux en cours. », souligne Emmanuel Macron. Quant à la question des traitements, qui fait débat, la France serait le pays ayant engagé le plus d'essais cliniques en Europe, par exemple celui visant à tester l’efficacité de la transfusion de plasma de patients convalescents du Covid-19 dans le traitement de la maladie. « Aucune piste n'est négligée, aucune piste ne sera négligée. », indique-t-il.

Les grands rassemblements interdits et les lieux de vie resteront fermés au-delà du 11 mai

La vie après le 11 mai ne reprendra pas son cours exactement comme avant. Certes, une reprise du travail est envisagée (« permettre au plus grand nombre de retourner travailler, redémarrer notre industrie, nos commerces et nos services ») sans pour autant mettre en danger les salariés. Mais les lieux rassemblant du public (restaurants, cafés, hôtels, cinémas, théâtres, salles de spectacles et musées) resteront fermés. Par ailleurs, les grands rassemblements seront toujours interdits, et les festivals importants seront donc annulés (Festival d'Avignon, Solidays, Eurockéennes de Belfort, Hellfest, Printemps de Bourges, Lollapalooza...), au moins jusqu'à mi-juillet. Toutefois, « la situation sera collectivement évaluée à partir de mi-mai, chaque semaine, pour adapter les choses et vous donner de la visibilité. », détaille Emmanuel Macron. Ce dernier fait aussi savoir que le gouvernement « présentera d'ici 15 jours un plan de l'après-11 mai » qui détaillera l'organisation de la vie quotidienne. 

Une aide pour les familles et étudiants précaires

Avec ce confinement prolongé de quatre semaines qui implique toujours la fermeture des établissements scolaires, Emmanuel Macron dit penser aux familles en difficulté qui habitent par exemple « à plusieurs dans un appartement exigu » ou qui ne disposent pas de « moyens de communication nécessaires pour apprendre, se distraire, échanger. » Le chef de l'État a donc demandé au gouvernement de « verser sans délai une aide exceptionnelle pour les familles les plus modestes avec enfants afin de faire face aux besoins essentiels ». Par ailleurs, il pense également aux « étudiants les plus précaires vivant parfois loin de leurs familles » qui devraient recevoir une « aide ». Ces moyens financiers seront étudiés mercredi en conseil des ministres.

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