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Allergies au pollen : serons-nous bientôt tous touchés ?

Publié le par Véronique Bertrand

Salves d’éternuements, nez qui coule, yeux qui piquent… Les personnes souffrant d’allergie au pollen connaissent bien ces symptômes à l’arrivée du printemps. Et des études montrent que cela pourrait s’aggraver. Pourquoi ?

En 1960, seul un Français sur 100 souffrant d’allergie au pollen. Aujourd’hui, on estime qu’ils sont environ 30 % ! Et le Réseau national de surveillance aérobiologique prévoit que la moitié de la population sera touchée en 2050.

Le réchauffement climatique et l’augmentation du CO2 en cause

La hausse des températures due au réchauffement climatique est l’une des causes de l’augmentation des allergies au pollen. Sans oublier la concentration en dioxyde de carbone, ou CO2. « Quand on a une atmosphère enrichie en dioxyde de carbone, les plantes vont avoir une croissance plus forte et émettre davantage de pollens », a expliqué Samuel Monnier, ingénieur et porte-parole du Réseau national de surveillance aérobiologique à nos confrères de 20 minutes.

Les pollens concernés sont notamment ceux de bouleaux, très allergisants. Mais ils ne sont pas les seuls, malheureusement ! Le réchauffement climatique fait également fleurir certaines espèces plus précocement, comme le noisetier, et plus durablement. Il fait aussi apparaître de nouvelles plantes allergènes. C’est le cas, par exemple, de l’ambroisie, du chêne vert, qui se développent dans de plus en plus de régions.

La pollution, un phénomène aggravant

La pollution est également en cause. Elle agit à plusieurs niveaux. Elle rend les pollens plus allergisants et comme l’explique Samuel Monnier : « Quand on a une atmosphère enrichie en dioxyde de carbone, les plantes vont avoir une croissance plus forte et émettre davantage de pollens […]. Les polluants attaquent le grain de pollen qui se fragilise et se rompt plus facilement. » Et Isabelle Annesi-Maesano, directrice de recherche à l’Inserm et professeure d’épidémiologie environnementale, de compléter : « La pollution abîme l’enveloppe extérieure des pollens, faisant sortir des particules plus fines. Alors que le pollen s’arrêtait au niveau du nez, désormais, les particules vont être inhalées et se déplacer jusqu’au fond des bronches. »

Et ce n’est pas le nouveau rapport du GIEC, publié le 20 mars dernier, qui est rassurant. La décennie 2011-2020 a été la plus chaude… depuis 125 000 ans ! Le réchauffement global de 1,5 °C sera atteint dès 2030 malgré les efforts de réduction des émissions mondiales de CO2. D’ici la fin du siècle le réchauffement devrait être compris entre + 2,4°C et + 3,5 °C. Il est plus que temps d’agir !