Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Agnès Buzyn: "la défiance à l’égard de la vaccination est un problème de santé publique"

Publié le par Alexandra Bresson

Dans une interview accordée au journal Libération, la ministre de la Santé Agnès Buzyn explique pourquoi elle veut rendre obligatoires huit vaccins supplémentaires jusqu’alors recommandés pour la petite enfance, en complément des trois vaccins actuels.

A partir de 2018, les enfants de moins de 2 ans devront être vaccinés contre onze maladies, selon le souhait de la nouvelle ministre de la Santé Agnès Buzyn. Une décision qui répond à une nécessité de santé publique selon elle, dans un pays où les taux de couverture vaccinale sont meilleurs que dans les autres pays pour les vaccins obligatoires, mais sont en revanche très insuffisants pour la plupart des vaccins recommandés. Mais cette annonce est loin de faire l'unanimité : beaucoup de parents refusent cette extension de l'obligation vaccinale, car ils se méfient des effets secondaires que sont susceptibles d'entraîner les vaccins. Mais la ministre tient bon et explique son choix dans une

"Les médecins doivent s'impliquer davantage"

« On a laissé les doutes s’installer, et aujourd’hui, en France, nous avons l’une des populations les plus défiantes du monde sur le sujet. Ce doute est si ancré que si on retirait l’obligation qui existe déjà sur la diphtérie, le tétanos et la polio, on assisterait probablement à une baisse de la couverture vaccinale. Nous sommes donc arrivés à un moment où il faut savoir dire stop, c’est une question de santé publique », explique ainsi la ministre. En ce qui concerne les blocages, celle-ci estime que deux types de population se montrent réfractaires à cette idée : des personnes qui doutent car le débat sur la vaccination s'est emballé ces dernières années mais qui pourraient y voir un signe positif, et les personnes qui y sont totalement opposées.

Alors que l'Italie s'apprête, elle aussi, à proposer une loi pour rendre obligatoires 12 vaccins, la ministre évoque la méthode qu'elle compte employer pour sensibiliser les parents. « (…) C’est vrai que les pouvoirs publics ne se sont pas suffisamment appuyés sur les médecins pour qu’ils fassent de la pédagogie sur la vaccination. Je veux leur redonner leur place, et ils doivent s’impliquer davantage », affirme-t-elle. Quant aux opposants farouches, Agnès Buzyn dit réfléchir à une « clause d'exemption », mais celle-ci est difficile à mettre en place. « Mon objectif n’est pas d’arriver à 100 % de personnes vaccinées, l’OMS nous montre clairement que si l’on atteint le taux de 95 %, alors l’épidémie est cassée », conclut-elle.

Sujets associés