Depuis quelques jours, la photo d’une maman afghane assise par terre, son bébé sur les genoux, pour passer un examen d’entrée à l’Université, fait le tour de la planète. La photo a été prise par un professeur qui l’a ensuite partagée sur Facebook. On y voit une jeune femme assise par terre, les yeux rivés sur sa copie et son bébé sur les genoux. Depuis, on en sait plus sur cette maman courageuse, et sa détermination semble avoir porté ses fruits en lui ouvrant les portes de l’Université.
Elle s’appelle Jahantab Ahmadi, elle a 25 ans et est mère de trois enfants. En Afghanistan, où le taux d’alphabétisation est de 36% (et bien plus bas pour les femmes), le cliché de cette étudiante courageuse a provoqué beaucoup d’émotion.
Rapidement, la photo devient virale sur internet tandis que la jeune maman ne se doute de rien. « Mes amis au village m’ont dit : ‘Tu as été photographiée’. Je leur ai dit : ‘Comment ai-je pu ne pas savoir qu’on me photographiait ?’ Et ils m’ont répondu : ‘Tu étais concentrée sur l’examen’ » a-t-elle raconté, timide, à l’Agence France-Presse.
« Je veux devenir doctoresse, quelqu’un qui sert les femmes de ma communauté ou de ma société », assure-t-elle. Jahantab Ahmadi peut se targuer d’avoir une persévérance à toute épreuve pour réaliser son rêve. Elle a dû marcher deux heures dans la montagne et faire 9 heures de transports en commun cahoteux afin de se rendre à l’examen.
La jeune Afghane n’avait pas eu d’autre choix que d’amener son bébé âgé de quelques mois avec elle. C’est pour être plus discrète, et mieux s’occuper de son bébé qui pleurait que Jahantab s’est mise au sol. « Je devais me concentrer sur le bébé et sur le test. » Test qu’elle a brillamment réussi !
Mais la belle histoire ne s’arrête pas là. L’Association de la jeunesse afghane a lancé une campagne de financement en ligne pour Jahantab Ahmadi et a récolté 14 000 dollars. Zahra Yagana, une célèbre défenseuse des droits des femmes, a également contacté la courageuse étudiante. Elle lui a promis une place dans une Université de Kaboul. Et d’assurer : « Nous lui trouverons un logement. Beaucoup d’amis ici ont promis de l’aider. Nous essayons de trouver un travail pour son mari et aussi de lever des fonds pour permettre à ses enfants d’aller à l’école. »