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Affaire Maëlys : sa mère révèle avoir fait deux fausses couches après la mort de sa fille

Publié le par Mathilde Saez

A quelques jours du lancement du procès de Nordahl Lelandais, Jennifer De Araujo, la mère de la petite Maëlys, évoque sa nouvelle vie et sa tentative de reconstruction.

Il n'y a pas d'épreuve plus difficile que celle traversée par Jennifer et Joachim De Araujo. Le 27 août 2017, le couple a perdu sa fille cadette âgée de 8 ans, kidnappée puis sauvagement assassinée. Ce jour-là, tout leur univers s'est effondré. Cinq ans plus tard, malgré des tentatives de reconstruction, le chagrin est toujours là, lourd et pesant. Interrogée par Le Parisien, Jennifer De Araujo explique que son couple n'a pas tenu, accablé par le chagrin. "Le climat était devenu trop lourd, trop pesant. On était tellement tristes ! On ne traversait pas les phases de deuil au même moment, on était en décalage”, explique la mère de Maëlys.

Ils ont pourtant essayé d'avancer, main dans la main. « On a essayé d’avoir un autre enfant », a-t-elle confié, avant de poursuivre sur une triste révélation : «J’ai fait deux fausses couches, en 2018 et 2019. À chaque fois, le bébé aurait dû naître en novembre, comme Maëlys. Il y a des hasards dans la vie… »  La douleur s'est alors ajoutée à la douleur. « Cela nous a encore plus éloignés l’un de l’autre, on avait l’impression de n’attirer que la mort autour de nous. Alors j’ai décidé de partir », a ensuite expliqué Jennifer De Araujo. « Je m’en voulais par rapport à Colleen et à Maëlys, mais j’étouffais. C’était une question de survie. »

Nouvelle maison, nouveau travail, nouvelle vie

Comme pour Joachim, son travail non plus n'a pas tenu. Infirmière en milieu hospitalier, côtoyer la mort était devenu trop dur. « J'ai demandé ma mutation en maternité, mais on m’en a dissuadée : cela n’aurait pas été plus facile d’être avec des enfants, d’autant que certains ont aussi des problèmes de santé », explique-t-elle. Alors Jennifer De Araujo a déménagé. Elle vit désormais dans une nouvelle maison, seule. Elle a adopté un chien, comme le souhaitait tant Maëlys. Et elle est devenue infirmière libérale, un métier qui lui convient mieux.

Sa rencontre avec Nordahl Lelandais

Du 31 janvier au 18 février 2022, Nordahl Lelandais comparaîtra devant la cour d’assises de Grenoble pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre de Maëlys, ainsi que les agressions sexuelles sur deux de ses cousines, de 4 et 6 ans. Un procès pour lequel la mère de Maëlys attend des réponses. Sur le plateau de C à vous, elle assure ne pas croire en la version du meurtrier présumé. « Je suis persuadée qu'elle n'est pas montée d'elle-même dans sa voiture », assure-t-elle. Elle s'est d'ailleurs souvenue d'avoir rencontré Nordahl Lelandais le soir du drame, peu avant la disparition de sa fille. « Je l'ai accompagnée (Maëlys, ndlr) à la table des mariés, et puis il a montré les photos de ses deux chiens sur son téléphone. À moi, il n'a pas parlé, il a parlé à Maëlys, il lui a demandé ce qu'elle avait comme race de chien, si elle avait des animaux... Elle lui a répondu et après elle est partie, et moi aussi. » Peu après, elle retourne le voir, espérant que Maëlys soit avec lui. « Je le vois trente minutes après que j'ai cherché Maëlys de partout. Il revient du parking et me dit qu'il ne l'a pas vue (...) Comme si ça ne le touchait pas, comme s'il était blasé, pas concerné par tout ça. » Et d'ajouter : « Il ne me fait pas peur. Je suis prête, je vais me battre pour ma fille. Je veux que justice lui soit rendue. »

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