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Adolescents : la sédentarité est liée à un risque accru de dépression

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs affirment que plus les adolescents passent leur temps assis, plus l'impact sur leur santé mentale est important. La sédentarité peut en effet favoriser l'apparition de la dépression quelques années plus tard, tandis que tout mouvement produit par le corps, même léger, a son importance.

La sédentarité se définit comme le temps passé assis ou allongé pendant la période dʼéveil, entre le lever et le coucher. Elle est considérée comme un problème de santé publique mondial par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui considère que la sédentarité prend une part croissante dans le mode de vie actuel en raison d'un manque de pratique de l’exercice physique pendant les temps de loisirs, mais aussi d'une augmentation des comportements sédentaires au cours des activités professionnelles et domestiques. Les enfants et adolescents ne sont pas épargnés, et de nombreuses études indiquent que cette mauvaise habitude n'est pas sans conséquences graves pour leur santé à l’avenir.

Dans une récente étude, des chercheurs de l'University College London indiquent que la sédentarité favorise notamment le risque de dépression auprès de cette catégorie de population. Publiée dans « Lancet Psychiatry », cette dernière révèle que 60 minutes supplémentaires d'activité physique légère (comme marcher ou faire des tâches ménagères) quotidiennement à l'âge de 12 ans étaient associées à une réduction de 10% des symptômes dépressifs à 18 ans. « Nos résultats montrent que les jeunes qui sont inactifs pendant une grande partie de la journée tout au long de l'adolescence courent un plus grand risque de dépression à l'âge de 18 ans. », explique l'auteur principal de l'étude, le Pr Aaron Kandola.

Peu importe l'âge, la sédentarité prend le pas

Les chercheurs ont constaté que ce ne sont pas seulement des formes d'activité plus intenses qui sont bonnes pour la santé mentale : n'importe quel degré d'activité physique permettant de réduire le temps passé assis est susceptible d'être bénéfique. « Nous devrions encourager les gens de tous âges à bouger plus et à s'asseoir moins, car c'est bon pour notre santé physique et mentale.», ajoute le chercheur. Les scientifiques ont utilisé les données de 4 257 adolescents, membres d'une cohorte de recherche depuis leur naissance, à qui il a été demandé de porter des accéléromètres pour suivre leurs mouvements pendant au moins 10 heures sur au moins trois jours, à l'âge de 12 ans, 14 ans et 16 ans.

L'usage de cet accessoire leur a permis de savoir si l'enfant se livrait à une activité physique légère (de la marche ou des loisirs, tels que jouer d'un instrument, ou de la peinture), à une activité physique modérée à intense (comme la course ou le vélo), ou s'il était sédentaire. En parallèle, les symptômes dépressifs, tels que la mauvaise humeur, la perte de plaisir et une mauvaise concentration, ont été mesurés avec un questionnaire clinique. Les résultats ont montré qu'entre 12 et 16 ans, l'activité physique totale a diminué chez l'ensemble des adolescents membres de la cohorte, principalement en raison d'une diminution de l'activité physique légère et d'une augmentation du comportement sédentaire.

Toutes les intensités d'activité physique sont à privilégier

Les chercheurs ont par ailleurs découvert que toutes les 60 minutes supplémentaires de comportement sédentaire par jour à l'âge de 12, 14 et 16 ans étaient respectivement associées à une augmentation du score de dépression de 11,1%, 8% ou 10,5% à l'âge de 18 ans. Et les enfants qui étaient sédentaires à ces trois âges présentaient des scores de dépression 28,2 % plus élevés à l'âge de 18 ans. Mais chaque heure supplémentaire d'activité physique légère par jour à 12 ans, 14 ans et 16 ans était associée à des scores de dépression inférieurs de 10% à l'âge de 18 ans. Une association valable peu importe le statut socio-économique et les antécédents parentaux de mauvaise santé mentale.

« Il est inquiétant de constater que le temps que les jeunes passent inactifs augmente régulièrement depuis des années, mais il y a un manque surprenant de recherches de qualité sur la façon dont cela pourrait affecter leur santé mentale. », souligne le Pr Aaron Kandola. « Le nombre de jeunes souffrant de dépression semble également augmenter, et notre étude suggère que ces deux tendances peuvent être liées. » Si les pouvoirs publics encouragent l'exercice physique modéré à intense chez les jeunes, les chercheurs recommandent de ne pas oublier de mettre en avant les activités physiques légères, faciles à intégrer au quotidien, notamment dans les établissements scolaires, comme des cours debout.

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