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Accusés à tort de maltraitance sur leur enfant, des parents réclament 800 000 € aux médecins experts

Publié le par Mathilde Saez

Accusés à tort de maltraitance et séparés de leur petite fille pendant plus de 3 ans, ces jeunes parents se battent pour faire reconnaître les dommages que leur famille a subi.

L'affaire avait fait grand bruit à l'époque. Dix ans plus tard, les jeunes parents, Sabrina et Yoan Bombarde, originaires de Nancy, poursuivent leur combat et réclament 800 000 euros de dommages et intérêts aux deux médecins experts qui les ont accusés de maltraitances sur leur petite Louna. Condamnés à verser 140 000 euros à la famille, les deux médecins ont fait appel et sont à nouveau entendus par la justice. Les parents espèrent que cette fois, les graves erreurs dont ils ont fait l'objet seront définitivement reconnues.

Les médecins sourds aux explications des parents

Les faits remontent à 2012. Le 16 février, les deux jeunes parents débarquent au CHU de Nancy avec Louna, leur bébé de 3 mois. Son état de santé s’est rapidement dégradé. "Elle avait des plaques rouges sur le corps et un gros hématome. On nous refuse une prise de sang, les médecins sont sourds et sont persuadés de tenir un cas de maltraitance d’enfant…", racontait le papa, Yoan Bombarde, en 2019 à Lorraine Actu. N'écoutant pas les protestations des parents qui demandent une analyse de sang, un signalement de maltraitance est envoyé à la justice et la fillette est retirée par les services sociaux.

Séparés pendant plus de trois ans de leur bébé

Les parents ne sont alors autorisés à voir Louna qu’une heure par semaine, sous la surveillance d’une tierce personne. Début 2015, soit trois ans plus tard, ils parviennent enfin à faire un examen sanguin de la petite, mais aussi de son frère Léo, né fin 2012. Le verdict tombe et confirme ce qu'ils pensaient dès le début : les enfants sont atteints de la même maladie orpheline que leur maman : l’angioedème héréditaire, une maladie génétique rare qui provoque des gonflements, souvent douloureux, de la peau et des muqueuses.

Les médecins entendus en appel

En juin 2015, ils parviennent à prouver leur innocence et sont relaxés. Louna peut enfin rentrer à la maison après avoir été séparée de ses parents durant 3 ans et 8 mois. Bien décidés à porter plainte, le tribunal administratif de Nancy condamne les deux médecins experts à 140 000 euros de dommages et intérêts en avril 2021. Mais les médecins ont fait appel de leur condamnation et ont de nouveau été entendus par la cour d’appel de Nancy (Meurthe-et-Moselle) lundi 10 octobre. "Les experts n’ont fait que confirmer les constatations opérées par les services sociaux et les quatre médecins du CHU ", ont estimé auprès de Ouest France, les avocats de la défense. La cour rendra sa décision le 5 décembre prochain. Si la justice leur donne tort à nouveau, ils risquent cette fois d'être condamnés à verser 800 000 euros à la famille.