Carvell Bennett, un Anglais septuagénaire, a été reconnu coupable de viol sur une adolescente de 13 ans, près de quarante ans après les faits. C’est la fille de la victime, née de ce viol, qui a permis que la justice soit rendue pour sa mère et pour elle-même.
L’ADN comme preuve
La quadragénaire à l’origine de la condamnation, née après l’agression sexuelle de sa mère biologique à 14 ans, avait été confiée à l’adoption quelques jours après sa naissance. C’est seulement à ses 18 ans, après avoir consulté son dossier d’adoption, que la jeune fille comprendra l’histoire tragique de ses parents biologiques. Elle se lance alors dans une bataille juridique pour faire rouvrir l’enquête, à l’époque bâclée par les autorités. Portée par une détermination sans failles de faire condamner l’homme qui a détruit sa vie, elle a « cherché à obtenir justice dans cette affaire pour elle-même et pour sa mère », a confié le juge Martin Hurst. Après avoir convaincu sa mère de porter plainte, c’est finalement l’analyse ADN de la fille de la victime qui a permis l’identification du père biologique, qui avait toujours nié le viol.
« Vous aviez choisi de violer une enfant »
Lors du procès par le tribunal de Birmingham, la jeune femme, victime selon elle d’un « traumatisme intergénérationnel » n’a pas hésité à dire ce qu’elle ressentait à l’agresseur de sa mère : « votre acte de violence a décimé toute relation potentielle entre ma mère biologique et moi, parce que vous aviez choisi de violer une enfant ». Dégoûtée d’être « l’incarnation de l’une des pires choses qui puisse arriver à quelqu’un », la fille de la victime a réussi par son sang-froid et son énergie à faire condamner un homme quarante ans après son crime. Celui-ci a refusé de présenter ses excuses lors du procès. Il a admis la relation sexuelle mais a affirmé que la victime était consentante et qu'il la croyait âgée de 16 ans. Une affirmation « ridicule » selon le juge Martin Hurst.