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10 heures d’ambulance au lieu d'1h25 en avion : les parents du bébé prématuré refusé par Air France témoignent

Publié le par Mathilde Saez

Né grand prématuré à Nice, le petit Léon devait être rapatrié en urgence à Paris pour une opération des yeux. Mais le CHU et les jeunes parents se sont confrontés à un refus catégorique d'Air France, faute de pièce d'identité du nourrisson.

Né, il y a trois mois, à six mois de grossesse, le fragile Léon a dû supporter un trajet de plus de 10 heures en ambulance alors qu'à peine une heure et demie aurait suffi s'il avait été autorisé à embarquer sur un vol Air France. Selon les parents, la compagnie aérienne se serait montrée inflexible face à l'absence de pièce d'identité du petit passager. "On était plus dans l'urgence de sa vie parce que le pronostic vital était engagé dans son premier mois de vie, donc on n'a pas pensé à faire venir un photographe privé pour le prendre en photo dans sa couveuse", s'insurge sa maman, Vanina Martinez, invitée de C à vous jeudi 11 novembre.

Il faut dire que rien ne s'est déroulé comme prévu depuis la naissance de Léon. Le petit garçon a surpris ses parents en arrivant avec trois mois d'avance, à six mois de grossesse. Ses parents parisiens, Vanina Martinez et Nicolas Lejeune, étaient alors en vacances sur la Côte d'Azur. C'est donc à Nice que le bébé a vu le jour. Grand prématuré, pesant à peine 530 grammes à la naissance, Léon est trop fragile pour quitter l'Hôpital l'Archet.

Mais après trois mois passés à son chevet, la semaine dernière, Léon passe un examen des yeux qui n'est pas bon. "L’hôpital nous a demandé qu’il soit rapatrié (à Paris, nldr) pour être opéré assez rapidement", explique la maman sur BFM TV. Aussitôt, le CHU de Nice se tourne vers Air France. La compagnie propose l'un de ses Nice-Paris du mardi 9 novembre, mais l'organisation s'enraye.  

"Le couac a été sur l’administratif. On nous a dit que ça n’allait pas être possible puisque Léon n’avait pas de papier d’identité"

"Pour nous, l'acte de naissance est une preuve. On le déclare à l'état, la sécurité sociale est au courant, la mutuelle est au courant, la CAF est au courant... L'acte de naissance aurait dû suffire face à l'urgence. Surtout un hôpital d'État demande un transport sanitaire : comment une compagnie privée peut refuser ça ?", alerte la maman sur France 5. C'est donc le CHU de Nice qui décide de prêter une ambulance pour transporter le bébé en vue de son opération. 

De son côté, la compagnie aérienne a réagi à la polémique par un tweet : "Il n’y a eu aucun refus d’embarquement. Le transport du bébé était prévu le 9/11, le voyage a été annulé à la demande du CHU qui avait déjà procédé au transport par voie terrestre. Air France était prête à demander une dérogation auprès des autorités sur les pièces d’identité à fournir pour permettre à l’enfant de voyager en avion, à la date prévue ou de manière anticipée".

Pour les parents, le temps n'était pas aux procédures administratives. Ils regrettent aujourd'hui le manque de réactivité d'Air France. "On aurait aimé qu’ils soient dans l’instant et qu’ils se disent: ‘Ok, ils n’ont ni carte d’identité ni livret de famille mais ils ont déclaré leur fils en mairie. On les laisse passer avec un acte de naissance et on leur facilite la vie’", explique la jeune mère de famille. "Léon va mieux maintenant. Nous n'avons pas vécu la plus grande injustice mais on veut agir afin qu'il y ait plus de souplesse pour les prochains parents qui auraient à vivre ça.', concluent les parents du petit garçon.

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