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Etats-Unis : l’introduction de boîtes à bébés fait débat

Publié le par Elodie-Elsy Moreau

Une proposition de loi en faveur de l’introduction de boîtes à bébés dans l’état de l’Indiana, aux Etats-Unis, crée un tollé dans la classe politique…

Interdites en France depuis 1904, mais autorisées dans 11 pays européens comme l’Allemagne, mais également en Chine, au Japon, en Malaisie et en Corée du sud, les boîtes à bébés ont toujours fait débat. Et ces couveuses extérieures, utilisées pour permettre aux parents d’abandonner leur enfant, pourraient bientôt faire leur apparition dans l’état de l’Indiana, aux Etats-Unis. En effet, un texte en ce sens a été adopté par la chambre de l'Indiana fin février et doit encore être examiné par le Sénat. La « baby box » en question serait climatisée mais aussi dotée de trois alarmes.
Il existe déjà une loi dans l’Indiana, nommée la « Safe Haven » (lieu sûr), permettant d'abandonner anonymement son enfant dans un hôpital, une caserne de pompiers ou un commissariat de police. Mais pour Casey Cox, l’auteur du texte, les mères ne sont pas toujours « au courant » de l'existence de ces lieux d'abandon ou craignent le « face-à-face ». De plus, Monica Kelsey, la présidente de l'association Safe Haven Baby Boxes, qui a inspiré le texte et qui a elle-même été abandonnée dans un hôpital par sa mère après un viol, estime qu’une telle loi serait bénéfique pour les mères : « pas de honte, pas de culpabilité, pas de noms », souligne-t-elle.
Mais tous ne partagent pas cet avis. Comme l’explique Dawn Geras, la présidente de l'association Save Abandoned Babies, basée dans l'Illinois voisin, plusieurs lois similaires au « Safe Haven », appliquées depuis 1999 dans tous les États américains, ont permis de recueillir 2866 bébés. Pour elle, les boîtes à bébés sont une très « mauvaise idée ». Ces dispositifs « empêchent la mère de recevoir une aide médicale » après l'accouchement ou bien d'avoir un « contact personnel ». Ce qui leur permet, dans 25 % des cas, de choisir l'adoption ou un programme parental à la place de l'abandon. D’après Mme Geras, il serait préférable que l'Indiana informe davantage les mères sur la loi existante.
L'ONU n’étant pas non plus en faveur de ces boîtes à bébés, au nom du droit de l'enfant à connaître ses origines, ce dispositif pourrait ne jamais voir le jour aux Etats-Unis. En effet, Patricia Miller, la présidente de la commission du Sénat de l'Indiana sur la Santé, hésite désormais à présenter le texte.

Source : Canoë