Depuis plusieurs années maintenant, l’espérance de vie des femmes a dépassé celle des hommes, de cinq ans en moyenne. Et malgré le fait que les femmes ont plus de comportements à risque (tabac, alcool, etc.) qu’auparavant, cet écart hommes-femmes demeure important. Selon une étude suédoise, publiée dans le journal Scientific Reports, les femmes vivraient plus longtemps que les hommes parce qu’elles font de moins en moins d’enfants. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données de 140 600 personnes de la population de l’Utah (Etats-Unis), un état connu pour sa grande communauté mormone, et dont le taux de fécondité est très important. Au milieu du XIXe siècle, les hommes de cette région vivaient deux ans de plus que les femmes. Or, durant cette période, le taux de fécondité est passé de 8,5 enfants par femme début 1800 à 4,2 enfants au début des années 1900. Et curieusement, la courbe de longévité s’est inversée : les femmes pouvaient espérer vivre jusqu’à quatre ans de plus que leurs homologues masculins.
Des grossesses qui fatiguent l’organisme
Selon les auteurs, ce sont les femmes qui paient le prix de la reproduction en terme d’années de vie restantes après la grossesse. Les femmes ayant mis au monde 15 enfants ou plus vivraient ainsi six ans de moins que les femmes n’ayant enfanté qu’un seul enfant. A l’inverse, il n’y a aucune influence du nombre d’enfants sur la longévité des hommes. En vérité, l’organisme a des ressources limitées, aussi ne peut-il pas se consacrer à la fois à la reproduction et à son rétablissement. La baisse de la fécondité a donc permis aux femmes de diminuer l’effet de la reproduction sur leur espérance de vie.
Pour Elisabeth Bolund, auteure principale de l’étude, « cela illustre l’importance de considérer les facteurs biologiques lorsque nous cherchons à connaître ce qui influence la mortalité au sein de la population humaine ».
Sources : Pourquoi Docteur, Redorbit.com