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Episiotomie : une pratique encore taboue

Publié le par Alexandra Bresson

Un sondage publié par 20 minutes montre que l'épisiotomie est un sujet préoccupant pour les femmes enceintes, alors qu'il est peu évoqué.

On parle peu de cette pratique, mais elle serait pourtant courante. L'épisiotomie, intervention chirurgicale qui consiste à sectionner la muqueuse vaginale et les muscles superficiels du périnée afin de faciliter l'expulsion du fœtus lors de l'accouchement, est un thème peu abordé pendant la grossesse, au grand dam des femmes enceintes. C'est ce qui ressort d'un sondage Yougov pour 20 minutes, qui montre que 55 % des Françaises ont l’impression de ne pas être assez informées sur ce sujet. Elles le souhaitent pourtant, puisque 65 % des sondées prendraient en compte cette information pour choisir la maternité où accoucher.

Un taux en baisse pour plusieurs raisons

Mais le nombre d’épisiotomies pratiquées par maternité est bel et bien "un secret bien gardé", précise 20 minutes. Seul constat, cette pratique semble moins automatique qu'il y a quelques années, d'après l'Enquête nationale périnatale de 2010. Le rapport affirme que "le taux d’épisiotomie a été réduit d’environ un tiers chez les femmes accouchant pour la première fois, depuis 1998 (de 71% à 44%)", pour deux raisons : l’absence d’évidence scientifique concernant les bénéfices d’une épisiotomie systématique, et les recommandations du CNGOF* de ne pas faire des épisiotomies "en routine".

Si ce geste semble moins automatique, le rapport montre des écarts considérables entre certaines régions. La Franche-Comté affichait les taux les plus bas (entre 2,7 % et 12,9 %), quand l’Ile-de-France (entre 14 et 52,4%) est en première place avec le Limousin (39,3 %). Reste surtout que l'épisiotomie demeure pratiquée dans certains cas sans demande de consentement, ou malgré un refus. "On a encore aujourd’hui des obstétriciens ou des sages-femmes qui répondent "ce n’est pas votre problème, c’est le nôtre", assure à 20 minutes Chantal Ducroux-Schouwey, présidente du Ciane**. C’est vécu comme une violence par certaines femmes."

*Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français
**Collectif interassociatif autour de la naissance