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Une association inquiétante découverte entre syndrome des ovaires polykystiques et troubles de la mémoire

Publié le par Hélène Bour

Une étude met en évidence un lien entre problèmes de mémoire et syndrome des ovaires polykystiques, lequel concerne une femme sur dix. Détails et explications.

 

Comme si le syndrome à lui seul, ainsi que ses conséquences directes ne suffisaient pas ! Une nouvelle étude scientifique, parue le 31 janvier 2024 dans la revue Neurology (Source 1) met en évidence un lien entre le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et troubles de la mémoire.

Les personnes atteintes de SOPK, trouble hormonal caractérisé (entre autres) par des problèmes d’ovulation, pourraient ainsi être plus susceptibles de souffrir de problèmes de mémoire et de réflexion passés trente ans. Notons toutefois que l’étude ne prouve pas de lien de causalité, mais ne fait état que d’une association entre les deux affections.

« Le syndrome des ovaires polykystiques est un trouble de la reproduction courant qui touche jusqu’à 10 % des femmes », a déclaré la première auteure de l’étude, le Dr Heather G. Huddleston, dans un communiqué (Source 2). « Bien qu’elle ait été associée à des maladies métaboliques comme l’obésité et le diabète qui peuvent entraîner des problèmes cardiaques, on en sait moins sur la façon dont cette maladie affecte la santé du cerveau. Nos résultats suggèrent que les personnes atteintes de cette maladie ont une mémoire et des capacités de réflexion plus faibles et des changements cérébraux subtils à la quarantaine. Cela pourrait avoir un impact sur une personne à plusieurs niveaux, notamment sur sa qualité de vie, sa réussite professionnelle et sa sécurité financière », a ajouté la chercheuse.

Des résultats moins bons pour trois des cinq tests effectués

L’étude a été menée auprès de 907 femmes (dont 66 atteintes de SOPK), âgées de 18 à 30 ans au début de l’étude, laquelle s’est étalée sur trente ans. Dans ce laps de temps, les participantes ont régulièrement passé des tests pour évaluer leur mémoire, leurs capacités verbales ou encore leur attention.

Un des tests consistait notamment à dire la couleur d’un mot, plutôt que le mot lui-même. Par exemple dire bleu lorsque le mot « rouge » est écrit en bleu.

Les personnes SOPK ont affiché un score moyen de 11 % inférieur à celui de personnes non atteintes.

En tout, et après prise en compte des éventuels biais (âge, niveau d’éducation, origine ethnique), les personnes SOPK ont eu des scores inférieurs pour trois des cinq tests effectués, par rapport aux femmes ne souffrant pas de ce syndrome.

Durant la 25e et la 30e année de l’étude, des imageries menées auprès de 291 participantes (dont 25 atteintes de SOPK) ont fait état de différences notables au niveau cérébral, notamment au niveau de la substance blanche du cerveau, responsable de la transmission des informations.

« Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats et déterminer comment ce changement se produit, notamment en examinant les changements que les gens peuvent apporter pour réduire leurs chances d’avoir des problèmes de mémoire », a déclaré le Dr Huddleston. « Apporter des changements, comme l’incorporation de davantage d’exercices cardiovasculaires et l’amélioration de la santé mentale, pourrait également contribuer à améliorer le vieillissement cérébral de cette population », a-t-elle suggéré.