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Première mondiale : un bébé naît d’un utérus issu d’une donneuse décédée, le point

Publié le par Hélène Bour

Le Brésil a annoncé avoir mis au monde un bébé en pleine santé, né grâce à une greffe d’utérus, issu d’une donneuse décédée. On vous explique ce que signifie cette première mondiale.

Née par césarienne le 15 décembre 2017 à São Paulo, une petite fille est le premier bébé au monde né grâce à une greffe d’utérus, dont l’utérus a été prélevé chez une donneuse décédée.

Dévoilée ce 4 décembre dans la revue scientifique The Lancet, l’annonce a fait la une des journaux. Et pour cause ! C’est la première fois qu’un utérus est prélevé à partir d’une donneuse en état de mort cérébrale. Jusqu’alors, les grossesses avec greffe d’utérus étaient menées grâce au don d’utérus d’une femme vivante, qui doit remplir un certain nombre de critères.Il faut une femme de plus de 40 ans, qui a déjà eu des enfants, et qui soit apparentée à la receveuse pour limiter le risque de rejet”, a détaillé le professeur Jean-Marc Ayoubi, chef de service gynécologie-obstétrique à l’hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine), au micro de France Inter. “On estime qu'elles sont au mieux une centaine chaque année en France”, a ajouté le gynécologue, qui fait partie des deux équipes travaillant sur la greffe utérine en France.

Malheureusement, les femmes en attente de greffe d’utérus sont bien plus nombreuses que les donneuses. Selon l’AFP, une femme sur 500 serait porteuse d’une anomalie de l’utérus l’empêchant de mener à bien une grossesse. Malformation de naissance ou absence d’utérus congénitale (syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser [MRKH]), cancer ou endométriose intra-utérine traitée par hystérectomie sont les principaux problèmes utérins rencontrés par les femmes en attente d’une greffe d’utérus.

Dans ce sens, “le recours à des donneuses décédées pourrait considérablement élargir l’accès à ce traitement”, note le Dr Dani Ejzenberg, principal auteur de l’étude, pour qui ces résultats “apportent la preuve que cela peut fonctionner, pour offrir une nouvelle option aux femmes frappées par une infertilité d’origine utérine”. Car jusqu’alors, les femmes porteuses d’une anomalie utérine n’avaient que trois options envisageables : l’adoption, la greffe d’utérus à partir d’une donneuse vivante, ou encore le recours à la gestation pour autrui (mère porteuse), une pratique interdite en France.

Notons que c’est la première fois que l’utérus d’une donneuse en état de mort cérébrale (un AVC ici) aboutit à une grossesse à terme. L’opération avait été conduite une dizaine de fois auparavant, sans succès.

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