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PMA : un professeur dénonce le faible taux de réussite en France

Publié le par Mathilde Saez

Le professeur René Frydman, père de la PMA en France, s'interroge sur les mauvais résultats de la procréation médicalement assistée dans le pays.

La France est à la traîne... Loin derrière les pays anglo-saxons ou l'Espagne, qui atteignent un taux de réussite deux fois supérieur à celui de la France – seulement 30 % dans notre pays. Pourtant, il y a quelques années, la France faisait partie des précurseurs. En 1982, le Pr Frydman permettait la naissance du premier bébé-éprouvette. Mais depuis, le pays a perdu son avance, les recherches sur le sujet stagnent.

Aussi, le père de la PMA s'interroge sur la volonté du gouvernement français de vouloirétendre la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. Même s'il y est favorable, le professeur Frydman fait part de ses doutes auprès de France Inter : "Étendre les choses, alors qu'on n'a pas des résultats à la hauteur des espérances, il y a quelque chose qui ne va pas, donc si c'est pour étendre pour un mauvais résultat et des échecs en permanence, on peut se poser la question."

Selon lui, la France pâtit d'une mauvaise information auprès des femmes, mais surtout d'une réglementation mal-adaptée, qui interdit d'établir un diagnostic génétique sur un embryon. "La majorité des fausses couches sont des anomalies chromosomiques, explique René Frydman. Donc à quoi ça sert de remettre un embryon qui a une anomalie chromosomique qui fait qu'il ne va pas se développer. Toute femme enceinte peut faire une analyse chromosomique par une prise de sang au 3e mois, mais on ne peut pas le faire à l'embryon, alors que les femmes rament, elles font un parcours du combattant, et qu'on pourrait éviter un certain nombre de choses inutiles. On est la seule médecine qui croise les doigts en ayant fait le transfert d'embryon en espérant que ça prenne."

Selon lui, si le recours à la PMA s'étend, il faudra aussi augmenter les moyens, au risque sinon de nourrir de nombreuses déceptions.