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PMA pour tous : un risque de pénurie de dons de sperme ?

Publié le par Alexandra Bresson

L'ouverture de la PMA à toutes les femmes sera présentée au Parlement en 2018, mais des experts soulignent déjà une possible difficulté : un nombre insuffisant de dons de sperme, car cette pratique est très réglementée en France.

Mi-septembre, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, a fait une annonce largement relayée : l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux femmes en couple avec une femme. Une procédure jusqu'ici réservée au traitement de l'infertilité chez les couples hétérosexuels. « Fin 2018, il y aura des Etats généraux de la loi de bioéthique, et dans ce cadre, on débattra de la PMA. Elle sera adoptée avant la fin du quinquennat, c’est un engagement du président », a-t-elle fait savoir lors de l'émission "Dimanche en politique". Une annonce qui relance le débat dans ce domaine, notamment en ce qui concerne le don de sperme.

En effet, plusieurs spécialistes ont pris la parole dans les médias sur le sujet, à l'occasion de la 22e Journée de la Fédération Française d'Etude de la Reproduction, qui se déroule à Tours. C'est le cas du professeur Fabrice Guérif, praticien au CHU de Tours et spécialiste de la reproduction,qui évoque le risque d'un délai d'attente allongé si la demande est plus importante que l'offre. « Si le délai d'attente s'allonge, l'âge auquel une grossesse pourra débuter pour une femme inscrite sur la liste d'attente va automatiquement augmenter. Et donc forcément si l'âge maternel augmente,  les chances de succès diminueront. Les couples risquent d'être pénalisés en termes de chance de succès », explique-t-il.

Pas plus de 10 naissances par don

Ce dernier craint par conséquent que les couples et femmes célibataires se tournent vers d'autres pays pour bénéficier d'une PMA plus rapidement. Or, que « tous les pays, y compris ceux appartenant à l’UE, n’imposent pas les mêmes règles et standards d’agrément des praticiens, ce qui peut avoir des conséquences sur la qualité des soins et la sécurité sanitaire ». A titre d'exemple, les tests pratiqués sur les donneurs de gamètes ne sont pas systématiquement réalisés avant le don comme cela est fait en France. Actuellement, la loi limite à 10 le nombre de naissances issues du don de spermatozoïdes d’un donneur, pour limiter les risques de consanguinité.

L'Agence ajoute qu'aujourd'hui, bien que le nombre de dons de spermatozoïdes permette le plus souvent de répondre à la demande des couples concernés, « pour certains cependant, il faudra attendre jusqu’à deux ans. » Pour éviter le risque de pénurie, certains experts soulignent qu'il sera important d'inciter au don, notamment grâce à des campagnes. « Les pays voisins qui ont plus de donneurs, je pense notamment à l'Espagne, n'imposent pas à leurs donneurs des conditions d'accès différentes des nôtres. C'est uniquement une question d'information », affirme le Dr Aline Papaxanthos, . Pour être donneur, il faut être majeur, âgé de moins de 45 ans et en bonne santé.