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L'Académie de médecine se prononce pour la conservation des ovocytes à des fins non médicales

Publié le par Alexandra Bresson

Actuellement, la conservation des ovocytes est autorisée en France dans deux situations précises et à des fins médicales. Mais l'Académie de médecine souhaite l'étendre pour une autre circonstance : prévenir les conséquences de l’infertilité liée à l’avancée en âge.

En France, l'indication de la conservation des ovocytes, la cellule reproductrice féminine, est très encadrée juridiquement. Comme , cette pratique est indiquée pour deux situations : dans le cadre de la préservation de la fertilité quand « cette dernière risque d’être prématurément altérée par une pathologie ou un traitement toxique pour les cellules germinales », ou à des fins d’assistance médicale à la procréation. A titre d'exemple, elle est mise en œuvre avant le début de traitements contre un cancer. Dans un , l'Académie de médecine se prononce pour une troisième indication, à savoir l'autoconservation des ovocytes.

En France, pour ces indications médicales, la conservation des ovocytes s’effectue depuis 2011 par vitrification. Mais depuis quelques années émergent des demandes dites « non médicales » pour pallier l'infertilité liée à l'âge : sans perspective prévisible de grossesse, des femmes sensibles à la baisse de la fertilité naturelle souhaitent faire prélever et conserver leurs ovocytes afin d’y avoir éventuellement recours plus tard, par FIV. Non autorisée dans le pays, cette démarche est effectuée par les Françaises dans les centres étrangers. A une exception près, car la Loi de Bioéthique du 07 juillet 2011 a étendu aux femmes majeures n’ayant jamais procréé la possibilité de participer au don d’ovocytes.

Une loi « éthiquement inacceptable »

En contrepartie, ces femmes peuvent conserver pour elles-mêmes, mais seulement si leur nombre le permet, une partie des ovocytes recueillis. « Ainsi est ouverte la voie légale de la conservation des ovocytes pour palliation de l’infertilité liée à l’âge », précise le rapport. D'un côté, les auteurs évoquent le risque que pourrait avoir cette pratique car il est avéré que si jusqu’à 45 ans, les femmes peuvent espérer une grossesse non compliquée, entre 45 et 50 ans, le risque de complications augmente sensiblement : pré-éclampsie, diabète gestationnel... Sans compter le manque de recul, puisque les informations concernant les indications non médicales de la vitrification des ovocytes proviennent des centres étrangers.

Mais le rapport précise aussi que la France, avec l'Autriche et Malte, est l'un des rares pays européens à ne pas « admettre, par une loi, ou tolérer, par absence d’interdiction, l’autoconservation sociétale des ovocytes ». Surtout, les auteurs affirment que le fait que l'autoconservation des ovocytes soit obligatoirement couplée à un don pour autrui « peut être perçu comme un chantage, au détriment des donneuses motivées prioritairement par le projet de conserver des ovocytes pour elles-mêmes ». Ils recommandent donc que cette loi « éthiquement inacceptable » soit amendée pour « permettre à toutes les femmes soucieuses de prévenir les conséquences de l’infertilité liée à l’avancée en âge, de conserver pour elles-mêmes leurs ovocytes ».