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Infertilité : des ovaires artificiels développés par des scientifiques

Publié le par Hélène Bour

Au Danemark, des scientifiques sont parvenus à créer des ovaires artificiels pleinement fonctionnels. Un immense espoir pour les femmes infertiles du fait de traitements médicaux.

C’est sans doute une avancée majeure dans le traitement de l’infertilité liée au cancer ou à d’autres traitements lourds nuisant à la fertilité.

Des chercheurs de l’Hôpital Rigshospitalet de Copenhague, au Danemark, ont réussi à mettre au point des ovaires artificiels fonctionnels, en laboratoire.

Pour ce faire, ils ont prélevé des follicules ovariens et du tissu ovarien chez des femmes atteintes de cancer, puis ont effectué une sorte de tri de ces échantillons, obtenant d’un côté un ovaire “nu”, vidé de tout son contenu et constitué principalement de collagène, et de l’autre côté des follicules sains, non cancéreux. Tous les autres tissus susceptibles d’être cancéreux ont été retirés.

In vitro, les chercheurs ont été en mesure de faire grandir et se développer les follicules ovariens prélevés au sein de cet échafaudage d’ovaire. Cet ovaire recréé, et donc artificiel, a ensuite été transplanté dans l’abdomen de souris, où il a pu se développer comme il le fait dans le corps humain, et même pourquoi pas ovuler sous l’influence des hormones. Si cette technique semble très encourageante pour les scientifiques, elle doit cependant être testée et validée chez l’homme, notent les chercheurs.

Toujours est-il que cette approche pourrait révolutionner le traitement de l’infertilité due à un cancer, car la méthode jusque-là proposée aux femmes atteintes est pour le moins imparfaite. En effet, comme la chimiothérapie et la radiothérapie peuvent endommager les gamètes, les femmes se voient proposer une stimulation ovarienne pour une congélation d’ovocytes, ou même un prélèvement d’une partie de l’ovaire, qui sera congelé et conservé pour être réimplanté une fois le cancer éliminé.

Le hic, c’est que le tissu ovarien peut être contaminé par des cellules cancéreuses, ce qui augmente le risque de rechute du cancer lorsque l’ovaire est réimplanté.

Ici, les chercheurs proposent de dissocier ovaire et follicules, et de bien examiner le risque cancéreux, pour tout réimplanter de façon sûre par la suite, sans risque que le cancer refasse surface. Une technique qui a en outre l’avantage de ne pas nécessiter de fécondation in vitro, contrairement à la ponction d’ovocytes.

L’étude, qui a été présentée au congrès annuel de la Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie, a été publiée dans la revue Frontiers in Endocrinology. Les essais sur l’homme de cette nouvelle approche devraient être menés dans les trois ou quatre prochaines années.

Sources : BBC ; The Independent