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Infertilité : des experts en éthique réclament l’autorisation du don de sperme d’homme mort

Publié le par Hélène Bour

Pour éviter la pénurie de donneurs concernant les gamètes mâles, des spécialistes britanniques en éthique estiment qu’il serait bon d’autoriser les dons de sperme post-mortem.

Rein, foie, cœur, peau, poumons, pancréas, intestin, et pourquoi pas...sperme ?

Dans une analyse publiée dans le “Journal of Medical Ethics”, des éthiciens britanniques estiment que les hommes devraient être autorisés, s’ils le souhaitent, à faire don de leur sperme après leur mort.

Comme la France, le Royaume-Uni a en effet tendance à manquer de donneurs de sperme, notamment du fait que cet acte soit entièrement bénévole, non rémunéré, contrairement aux États-Unis.

Aussi, étant donné que le don de sperme post-mortem est biologiquement et techniquement envisageable, et compte tenu des problèmes de pénurie parfois rencontrés, les éthiciens estiment que le sperme devrait être ajouté à la liste des tissus humains qui peuvent être donnés après un décès.

S'il est moralement acceptable que des individus puissent donner leurs tissus pour soulager la souffrance d'autrui lors de ‘transplantations améliorant la vie’ pour des maladies, nous ne voyons aucune raison pour laquelle cela ne pourrait pas être étendu à d'autres formes de souffrance comme l'infertilité, qui peut également être considérée comme une maladie”, soulignent les auteurs de l’analyse, ajoutant que le don de sperme post-mortem pourrait aussi permettre d’accroître la diversité des donneurs, car toutes les ethnies ne sont pas toujours représentées.

Autre argument avancé par les éthiciens : le don de sperme post-mortem permettrait aux donneurs d’avoir les aspects positifs de cet acte, à savoir le fait de perpétuer sa lignée, sans les inconvénients, autrement dit le protocole pré-don et les éventuelles recherches entreprises par les enfants issus de ces dons.

Après le décès, les spermatozoïdes peuvent être recueillis soit par stimulation électrique de la prostate, soit par un prélèvement chirurgical, et sont ensuite congelés. Selon les auteurs, il existe suffisamment de preuves scientifiques montrant que le sperme prélevé chez un homme décédé peut conduire à une grossesse viable, et ce même lorsqu’il est prélevé 48 heures après la mort.

Notons qu’en France (où le don de sperme post-mortem n’est pas non plus autorisé), toute personne est présumée donneuse d’organes à moins qu’elle n’ait exprimé son refus de son vivant. L’équipe médicale consulte d’abord le registre national des refus, et, si la personne n’y figure pas, elle vérifie ensuite auprès des proches si le défunt n’a pas fait valoir de son vivant son opposition à l’écrit ou à l’oral. Mais si le défunt n’a pas fait part de son refus, la famille ne peut théoriquement s’opposer au prélèvement d’organes.

Les éthiciens estiment que les “considérations familiales, y compris le partenaire romantique survivant de l’homme décédé, ne justifient pas une interdiction globale de l’utilisation du sperme collecté après la mort, surtout si le donneur a spécifié son désir d’en faire don”.

Source : Eurekalert

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