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GPA : six personnalités expliquent pourquoi elles sont contre

Publié le par Mathilde Saez

Dans le journal « La Croix » de ce mardi 13 novembre, plusieurs personnalités, politiques et intellectuelles, exposent les raisons de leur opposition à la gestation pour autrui (GPA).

Avec la récente publication du livre de Marc-Olivier Fogiel, « Qu’est-ce qu’elle a ma famille ? », le débat autour de la GPA est revenu sur la table. Le journaliste rapporte des dizaines de témoignages de familles, dont la sienne, qui se sont construites grâce à la gestation pour autrui.

Si cette pratique est autorisée dans certains pays, elle est encore illégale en France et compte de fervents détracteurs. Six d’entre eux ont exposé leurs arguments dans les colonnes de « La Croix » de ce jour. Première raison évoquée : la marchandisation des enfants et du corps des femmes. Ainsi en Ukraine, pays le plus pauvre de l’Union Européenne, le marché est en plein essor.

L’eurodéputé José Bové se déclare ainsi opposé à la GPA, tout comme à la PMA, soit « le prolongement du combat que je mène depuis trente ans contre la manipulation du vivant ». Et de poursuivre son argumentaire : « Si on l’accepte, on ouvre la boîte de Pandore de l’eugénisme et du transhumanisme ».

L’écrivain Eliette Abécassis, auteure du livre « Bébés à vendre », qui a notamment provoqué la colère de Marc-Olivier Fogiel, est davantage gênée par « l’omniprésence de l’argent dans le processus de GPA. » Elle voit dans ce nouveau “marché” une forme d’inégalité : « On n’a jamais vu de femmes blanches porter des enfants noirs. On n’a jamais vu non plus de femmes riches porter les enfants de femmes pauvres. » Un point sur lequel la journaliste Laure Adler l’a rejointe, qualifiant la GPA de « post-colonialisme déguisé ». « Je suis allée en Inde récemment, j’ai rencontré des mères porteuses, et croyez-moi, ce n’est pas de gaieté de cœur qu’elles attendent l’enfant d’une autre », explique-t-elle. Rappelons néanmoins que dans certains pays, comme les Etats-Unis, la GPA est strictement encadrée afin de mettre en place ce qu’ils appellent une “GPA éthique”.

Bien sûr, l’argument moral et psychologique est également mis en avant. « Le fait de louer un utérus à une femme, de lui faire porter un enfant, et de le lui arracher constitue une violence indéniable », estime Eliette Abécassis. Pour Jean-Pierre Winter, psychanalyste, le traumatisme est davantage subi par l’enfant. « La GPA est vécue par l’enfant comme un abandon. (…) À un moment donné, l’enfant va nécessairement ressentir qu’il a fait l’objet d’un marché, qu’il est un produit avec une valeur marchande. (…) Ce statut d’objet a quelque chose d’extrêmement humiliant. »

Et vous, avez-vous un avis aussi tranché sur la question de la GPA ? Découvrez l’intégralité de l’article dans le journal “La Croix” de ce mardi 13 novembre.

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