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Génétique : un chercheur chinois affirme avoir fait naître des bébés “OGM”

Publié le par Hélène Bour

Un chercheur chinois vient d’affirmer avoir donné naissance à deux bébés génétiquement modifiés, dans le but de les rendre résistants au virus du Sida, dont est porteur leur père. On vous explique.

Sa révélation a fait l’effet d’une bombe dans le monde de la génétique, et de la science en général.

He Jiankui, un chercheur chinois, a annoncé hier via l’agence Associated Press, avoir fait naître deux bébés par fécondation in vitro, en utilisant une technique d’édition génétique. Dans une vidéo, le chercheur explique avoir procédé à une FIV classique entre un homme et une femme, à la différence que des protéines chargées d’instructions ont été ajoutées au moment de la fécondation, pour pratiquer ce qu’il appelle une “chirurgie génétique”.

Le but de la manœuvre : faire en sorte de protéger les futurs embryons d’une infection par le VIH, virus du Sida dont est porteur le futur père. Conçues dans le plus grand secret, les jumelles, Lulu et Nana, sont en parfaite santé, affirme le scientifique, qui rappelle qu’aucun gène n’a été modifié, excepté un seul dans le but de prévenir d’une infection par le VIH. Il s’agit en quelque sorte d’un “vaccin génétique” dont sont dotées les jumelles, modification génétique qu’elles transmettront elles-mêmes à leur descendance.

Très sceptique, puisque cette annonce n’a pas fait l’objet d’une publication scientifique officielle, la communauté scientifique a fait part de sa stupeur et de son mécontentement à l’égard de cette expérience. Le Dr Kiran Musunuru, expert en édition de gènes à l'Université de Pennsylvanie et rédacteur en chef d'un journal de génétique, a qualifié d’ “inacceptable” cette “expérience sur des êtres humains qui n'est pas défendable moralement et éthiquement”.

Si l’intention du chercheur chinois était louable, puisqu’il s’agissait simplement de permettre à un homme de devenir père avec son propre sperme sans pour autant transmettre le VIH à sa descendance, cette expérience ouvre potentiellement la voie une procréation génétiquement modifiée et à un eugénisme qui pose question au niveau éthique.

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