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Garance Doré : la célèbre blogueuse raconte ses sacrifices pour avoir un enfant

Publié le par Mathilde Saez

La blogueuse livre un vibrant témoignage et dénonce la pression faite aux femmes pour avoir un enfant.

Garance Doré, blogueuse française la plus influente du monde, a livré un message fort dans les pages de Lenny, la newsletter féministe de la « Girl » Lena Dena Dunham. Elle y raconte comment elle s’est « arrêtée de vivre » pour tenter d’avoir un enfant. Une période difficile qu’elle a traversée récemment, et qui a finalement provoqué une révolte en elle.

Pendant longtemps, Garance Doré n’a pas vraiment pensé à avoir un enfant. « A 20 ans, ma grand-mère me dit qu'il est temps d'avoir un enfant. A 30 ans ma mère s'y met. N'attends pas trop, ce sera trop tard !!! Toujours pas prête, mais OK, j'écoute. Sans oublier les amis, les médecins et la pression de la société. » A 39 ans et fraîchement célibataire, Garance se dit qu’elle ferait bien un bébé toute seule. « Tellement malin, tellement moderne », pense-t-elle alors.

Mais Cupidon lui fait rencontrer quelque temps plus tard Chris Norton, 39 ans et sans enfant lui aussi. Ils s’aiment, prennent soin l’un de l’autre, se marient, et songent alors à avoir un enfant à deux. A 40 ans, Garance se voit alors conseiller une insémination intra-utérine. Elle s’exécute gaiement. Mais commencent les déceptions : « A partir de ce moment, mes règles sont devenues le signe de l'échec de mon corps, de l'échec de ma féminité, de l'échec de ma vie. » Un autre gynéco lui prescrit un mélange détonnant d’hormones et de stéroïdes. « Le cocktail parfait pour faire d'une femme déjà fragile, une femme complètement folle », analyse-t-elle aujourd’hui.

Son envie d’avoir un enfant devient alors obsessionnelle et la déprime profondément. Elle arrête l’alcool, le café, les sorties, les voyages, les bonnes choses. « J'ai commencé à pleurer beaucoup, tous les jours. Comme si j'avais perdu quelqu'un. Des pleurs longs et chauds, durant des heures. Etais-je une femme ? Etais-je désirable ? Etais-je infertile ? Qu'est-ce que j'avais fait ? »

A bientôt 42 ans, Garance Doré se voit alors plus ou moins imposer une FIV par son médecin. Il lui affirme que passé cet âge, ses espoirs seront anéantis. « J'étais brisée. Rien ne m'avait préparée à ça. Rien ne m'avait préparée à un an d'hormones toxiques, de discussions toxiques et de pensées toxiques. Un an à perdre la tête, ma joie et mon amour. » Garance Doré consulte un psychologue et comprend qu’elle a surtout besoin d’amour, de confiance et de patience. Soutenue par son compagnon, elle décide de stopper les prises d’hormones et les interventions à l’hôpital.

Aujourd’hui, Garance Doré est heureuse avec son mari, avec ses amis. Elle n’a pas réussi à tomber enceinte, mais se dit que peut-être, un jour, cela arrivera. Et sinon tant pis. « Mon histoire m'a permis de comprendre l'énorme pression mise sur les femmes pour devenir mères, une pression que j'ai complètement intégrée et que je questionne aujourd'hui. Cette idée d'avoir une vie remplie, de tout avoir. Comme si nos vies ne pouvaient pas être complètes sans enfants. La pression, aussi, d'user de tous les moyens possibles pour avoir des enfants (....) Nous sommes complètes, même si l'on ne coche pas toutes ces cases débiles. Même sans un travail, un mariage, ou un bébé. »