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Endométriose : un espoir de traitement à base de cellules-souches

Publié le par Hélène Bour

Dans une nouvelle étude, des chercheurs américains rapportent avoir mis au point une potentielle piste de traitement de l’endométriose à base de cellules-souches. Une nouvelle approche de la maladie.

Bien que l’endométriose soit une maladie gynécologique chronique qui affecte au moins une femme sur dix, il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement curatif pour venir à bout de la maladie. L’approche consiste généralement à prendre une pilule en continu, à être mise en ménopause artificielle, ou encore à retirer les lésions pour diminuer les douleurs et les risques d’infertilité.

Publiée dans la revue ‘Stem Cells Report’, une nouvelle étude suscite l’intérêt, car elle met en lumière une approche de traitement bien différente de celle appliquée jusque alors. Des chercheurs de la ‘Northwestern University’ (Illinois, États-Unis) rapportent avoir utilisé des cellules-souches pour remplacer les cellules défectueuses de l’endomètre des femmes atteintes d’endométriose.

En effet, une hypothèse de plus en plus documentée quant à l’endométriose serait que, chez les femmes atteintes, les cellules de l’endomètre, tissu qui tapisse l’utérus, seraient différentes de celles des femmes non malades. Lors des règles, non seulement ces cellules auraient tendance à remonter dans la cavité abdominale via les trompes, mais elles seraient également plus difficiles à détruire pour le système immunitaire. Résultat : des lésions et foyers d’endométriose se créent sur les organes (trompes, ovaires, vessie, rectum, intestin, diaphragme,...), ce qui occasionne de vives douleurs, et une infertilité dans 30 à 40% des cas.

Remplacer l’endomètre de l’utérus en utilisant des cellules-souches reprogrammables

Ici, les scientifiques rapportent avoir reprogrammé des cellules-souches pluripotentes induites (iPS) pour qu’elles deviennent des cellules utérines “saines”. Car les cellules-souches sont en quelque sorte des cellules “immatures” capables de se transformer ensuite en n’importe quel type de cellule. Elles sont utilisées dans de plus en plus de maladies pour corriger des défauts de certaines cellules du corps.

Atout supplémentaire : on peut fabriquer des cellules-souches iPS à partir de cellules du patient lui-même, ce qui diminue le risque de rejet de cette greffe (on parle d’autogreffe).

C’est énorme. Nous avons ouvert la porte au traitement de l’endométriose”, s’est enthousiasmé Serdar Bulun, auteur principal de l’étude, qui travaille sur des traitements contre l’endométriose depuis 25 ans. “Ces femmes atteintes d'endométriose commencent à souffrir de la maladie à un très jeune âge. Nous finissons donc par voir de jeunes lycéennes devenir dépendantes aux opioïdes, ce qui détruit totalement leur potentiel académique et leur vie sociale”, rappelle le chercheur.

Bien que cette piste de traitement n’en soit qu’à ses balbutiements, elle suscite une lueur d’espoir pour éradiquer définitivement l’endométriose. Elle pourrait aussi être utilisée pour traiter d’autres troubles utérins, tels que l’infertilité ou le cancer de l’endomètre.