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Endométriose : la consommation de viande rouge augmenterait le risque

Publié le par Hélène Bour

Une nouvelle étude indique que la consommation régulière de viande rouge augmenterait le risque d’endométriose, maladie gynécologique qui touche au moins une femme sur dix. Les résultats en détail.

La plupart des femmes atteintes d'endométriose, ou “endogirls”, le savent bien : l’alimentation a une incidence sur l’endométriose, au moins sur ses symptômes. Douleurs pelviennes chroniques notamment durant les règles, les rapports sexuels, voire en allant aux toilettes, infertilité, fatigue chronique…

L’endométriose est une maladie gynécologique particulièrement sournoise et encore méconnue, alors qu’elle affecte une femme sur dix au moins.

De plus en plus de preuves s’accumulent quant à l’influence de l’alimentation : l’alimentation anti-inflammatoire, comme le régime méditerranéen, semble atténuer les symptômes, alors qu’une alimentation riche en graisses saturées et en sucres semble empirer les choses. Et certains aliments pourraient même favoriser l’apparition de la maladie, ou au contraire diminuer le risque.

Une nouvelle étude vient renforcer l’hypothèse d’un effet négatif de la viande rouge sur l’endométriose, puisqu’elle met en évidence une augmentation du risque d’endométriose chez les femmes consommant régulièrement cet aliment.

Publiée dans la Revue américaine de gynécologie obstétrique, l’étude a été menée durant 22 ans auprès de 81 908 femmes, suivies de 1991 à 2013. Les participantes ont été suivies par des gynécologues et ont parallèlement indiqué leurs habitudes alimentaires via des questionnaires.

Résultat : les chercheurs ont mesuré que les femmes consommant deux portions de viande rouge par semaine au moins avaient un risque de développer une endométriose de 56% plus élevé que celles en consommant une portion ou moins.

Les femmes ayant des apports en viandes rouges transformées (dans des plats préparés par exemple) présentaient également un risque accru, mais moins que les femmes qui mangeaient de la viande rouge non transformée (steak du boucher…).

Aucun sur-risque d’endométriose n’a en revanche été associé à la consommation de volailles, de poissons, de crustacés ou d’œufs, notent les scientifiques.

Un effet négatif lié aux niveaux d’hormones dans la viande, ou aux pesticides

L’endométriose est une maladie liée à la présence de tissu de l’endomètre, muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus et sert à la nidation, hors de la cavité utérine : sur les trompes utérines, sur les ovaires, sur le vagin, la vessie, les intestins… Les lésions d’endométriose sont dites œstrogéno-dépendantes : elles réagissent aux œstrogènes du corps et saignent durant les règles, d’où les principales approches thérapeutiques actuelles : suppression des règles via une pilule prise en continu, ou prise d’un médicament progestatif en continu, ou ménopause artificielle… La chirurgie demeurant l’unique traitement qui permet l’ablation des lésions existantes.

Au vu des caractéristiques très spécifiques de cette maladie, les chercheurs suggèrent que la viande rouge entraîne un sur-risque de par sa teneur en hormones stéroïdes, et notamment en œstrogènes. Les pesticides à effet œstrogéniques présents dans certaines viandes pourraient également être responsables de cet effet négatif.

Si cette étude peut paraître alarmante, rappelons qu’il ne s’agit que d’un lien de corrélation, qui reste à démontrer même s’il est fortement suspecté. Cependant, rien n’empêche de limiter sa consommation de viande rouge dans la mesure où celle-ci est de plus en plus décriée pour la santé.

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