Lorsque l’on parle de fécondité, celle de la femme vient en premier lieu à l’esprit. Pourtant, celle des hommes existe également et a son importance. Ainsi, l'Institut national d'études démographiques (Ined) a publié, ce 31 janvier, une étude sur le taux de fécondité des hommes. Et l’information principale étonne : la fécondité des hommes a dépassé celle des femmes en France. Comme l’ont calculé les experts de l'Ined, en 2021, l'indicateur conjoncturel de fécondité – soit la somme des taux de fécondité à tous les âges – était de « 1,87 enfant par homme et 1,84 enfant par femme » en France.
Les périodes de fécondité diffèrent entre les deux sexes
En revanche, lorsque les spécialistes se sont attachés à mesurer cet indicateur sur la même tranche d'âge (de 18 à 50 ans), la fécondité des hommes est égale à celle des femmes, et ce depuis 2014. Cependant, pour des raisons biologiques et sociales, les périodes de fécondité diffèrent entre les deux sexes : si l’on prend en compte l’ensemble de la vie féconde des hommes (18-60 ans) et pour les femmes (15-50 ans), on constate que la fécondité masculine dépasse celle des femmes depuis 2010, principalement du fait de la fécondité masculine au-delà de 50 ans.
Un vieillissement du calendrier de la fécondité
Par ailleurs, les profils de fécondité par âge des hommes et des femmes sont différents, même entre 18 et 50 ans. L’écart d’âge à la naissance de leurs enfants entre les hommes et les femmes reste stable entre 2000 et 2021, proche de trois ans. Il est principalement lié à la différence d’âge au moment de la mise en couple. Il varie en revanche en fonction de l’âge de la mère à la naissance : proche de 5 ans lorsque la mère a moins de 20 ans, il diminue et s’approche de 0 à mesure que l’âge de la mère à la naissance de l’enfant augmente. Cette différence d’âge des parents à la naissance de l’enfant diminue légèrement depuis 2000, et cela à tous les âges. Pour les hommes comme pour les femmes, l’évolution des profils de fécondité par âge au cours des vingt dernières années est marquée par le vieillissement du calendrier de la fécondité et une baisse de la natalité.
Difficile de tirer des conclusions
En guise de conclusion, les auteurs de l’étude notent qu’il est difficile de prédire ce que seront les effets de long terme du vieillissement du calendrier des naissances. En effet, retarder le moment d’avoir des enfants n’induit pas nécessairement une réduction du nombre d’enfants en fin de vie féconde (ce que l’on appelle la descendance finale), en particulier chez les hommes, parmi lesquelles les contraintes biologiques sont moindres.