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Don d’organes : un embryon mi-humain mi-mouton créé en laboratoire

Publié le par Hélène Bour

Lors d’un grand congrès scientifique, un chercheur américain a annoncé avoir réussi à développer un embryon homme-mouton. Le but : cultiver des organes humains en vue de greffes. Le point sur cette méthode pour le moins étrange.

Avec l’augmentation de l’espérance de vie, et le nombre toujours important de personnes en attente d’une greffe d’organe, les scientifiques du monde entier s’attellent à trouver des solutions afin de fournir des organes aux personnes malades, et pallier le manque de greffons disponibles.

Une des possibilités envisagées, bien que soulevant des questions éthiques, serait de faire grandir des organes humains dans un organisme d’une autre espèce. Lors du congrès annuel de l’Association américaine pour l’avancée de la science (AAAS), une équipe de chercheurs américains a ainsi annoncé, qui pourrait demain représenter l’avenir du don d’organe. Dans le détail, alors qu’une précédente étude avait abouti à un embryon porc-humain contenant une cellule humaine pour 100 000 cellules au total, les chercheurs indiquent cette fois-ci être parvenus à une cellule humaine pour 10 000, soit 0,01% de cellules humaines. Si c’est encore trop peu pour voir grandir un organe humain, c’est une piste à explorer pour les scientifiques. Le développement de cet embryon a bien sûr été interrompu au bout de 28 jours, comme l’exige la réglementation. Seule une autorisation spécifique pour dépasser cette limite réglementaire permettrait de savoir si cette méthode est réellement viable.

 

Une méthode déjà testée avec succès sur des rongeurs

Pour fabriquer des embryons hybrides, ou chimères, les scientifiques isolent des cellules-souches d’une espèce donnée (ici l’homme), cellules qui ont la capacité de se transformer en n’importe quel type de cellule du corps. Ils injectent alors ces cellules-souches dans l’embryon de l’espèce “hôte”, modifié génétiquement afin que les cellules injectées puissent développer l’organe souhaité. De cette manière, les scientifiques pourraient par exemple faire pousser un foie ou un rein humain dans un porc ou un mouton, puis s’en servir de donneur.

En 2017, des chercheurs utilisant cette approche avaient , permettant au passage de créer une thérapie contre le diabète.

« Toutes ces approches sont controversées, et aucune d'entre elles n'est parfaite, mais elles offrent de l'espoir aux personnes qui meurent chaque jour », a déclaré le chercheur Pablo Ross, qui a présenté son étude lors du congrès de l’AAS. « Nous devons explorer toutes les alternatives possibles pour fournir des organes aux personnes malades », a ajouté le chercheur, pour qui les freins éthiques n’ont visiblement pas lieu d’être.

Sources : The Guardian ;