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Congélation d’ovocytes : « aucun bébé garanti », rappellent des gynécologues

Publié le par Hélène Bour

Alors que de plus en plus de femmes optent pour une préservation de fertilité via la ponction d’ovocytes, des gynécologues britanniques alertent sur le risque d’échec, sous-estimé par les femmes.

C’est une option que de plus en plus de femmes envisagent sérieusement. La congélation d’ovocytes, après stimulation ovarienne et ponction, apparaît comme une approche idéale pour préserver sa fertilité, et être sûre de pouvoir tomber enceinte lorsque le moment sera venu. Avec la carrière et la difficulté à trouver une relation stable, beaucoup de femmes se retrouvent en effet peu disposées à une grossesse entre 20 et 35 ans, tranche d’âge où la fertilité féminine est la plus élevée.

En conséquence, pour augmenter leurs chances d’avoir un bébé passé 35-40 ans, certaines font congeler leurs ovocytes, notamment en Espagne.

Pourtant, la congélation d’ovocytes ne garantit en aucun cas une grossesse. Certes, les ovocytes congelés à la trentaine seront de meilleure qualité que les ovocytes d’une femme de 40 ans, mais l’épreuve de la FIV demeure. Il faut que des embryons matures survivent et se développent jusqu’au stade de blastocyste, pour ensuite être implantés. Là, il faut qu’une nidation ait lieu pour que débute la grossesse.

Des gynécologues britanniques ont débattu de cette thématique difficile, et ont fait part de leurs discussions dans le “BJOG International Journal of Obstetrics and Gynaecology”.

Les taux de réussite de la congélation d’ovocytes se sont considérablement améliorés ces dernières années, offrant ainsi aux femmes la possibilité de congeler leurs œufs pour des raisons sociales. Mais si les femmes doivent être soutenues dans leurs choix, elles doivent aussi être informées des taux de réussite relativement bas, des coûts élevés et des effets secondaires”, estime ainsi le professeur Adam Balen, du Collège royal des Obstétriciens et Gynécologues britanniques. Ce dernier précise que le meilleur moment pour congeler ses ovocytes se situe à la vingtaine, et certainement pas après 37 ans.

Une mesure de préservation de fertilité qui encourage indirectement les grossesses tardives

De son côté, le Dr Timothy Bracewell-Milnes, de l’Imperial College of London, estime que la plupart des femmes prennent des mesures de préservation de leur fertilité à un âge trop avancé. Au lieu d’être un choix planifié et réfléchi, la congélation d’ovocytes est davantage une option de dernière minute, or, la qualité ovocytaire est réduite passé 35 ans. Les gynécologues obstétriciens estiment par ailleurs que la congélation d’ovocytes encourage indirectement les femmes à avoir des enfants à un âge avancé, ce qui augmente considérablement le risque de complications médicales durant la grossesse (pré-éclampsie, accouchement prématuré, diabète gestationnel etc.).

Pour espérer tomber enceinte, une femme à la fin de la trentaine devrait congeler 30 ovocytes, ce qui demande en moyenne trois cycles de stimulations ovariennes, et qui a un coût considérable pour la société, soulignent les médecins. Ces derniers invitent donc les femmes concernées par cette approche à se renseigner bien en amont, pour connaître leurs réelles chances de succès, et planifier leur préservation de fertilité en conséquence.

Source : BBC