Il est parfois difficile de réagir de la bonne manière face à un enfant qui fait une crise, exprime des émotions très fortes, ou encore défie votre autorité. Ces moments-là sont très forts en charge émotionnelle et toute la famille peut avoir des réactions qui ne seront pas forcément les plus adaptées. Psychologue, Becky Kennedy s'est penchée sur la réaction à éviter à tout prix lorsque votre enfant est en crise et que cela vous dépasse. "Il y a très peu de choses que je dis aux parents de ne pas faire. En tête de liste figurent : ne pas frapper, ne pas terrifier et surtout ne pas liez les émotions de votre enfant aux vôtres", explique-t-elle.
Ces phrases liant vos sentiments à ceux de votre enfant peuvent ressembler à : "Cela blesse papa/maman", "Ne soit pas méchant" ou encore "Cela rend maman/papa toute triste". Chez l'enfant, la réaction risque en effet d'être la suivante : "Mes émotions sont aussi mauvaises et puissantes à l'extérieur qu'à l'intérieur. Mes émotions sont de trop, je suis de trop". Dans cette situation, l'enfant endosse le mauvais rôle mais n'a appris aucune compétence pour réguler ses émotions. La solution qu'il va trouver risque donc d'être de refouler ses émotions afin de ne pas provoquer de mauvaises réactions dans son entourage.
Des adultes co-dépendants en devenir
Cette dynamique peut créer plus tard des adultes co-dépendants. "La co-dépendance est en réalité une question d'aliénation de soi, car on vous a appris que vos propres désirs et sentiments menacent la stabilité d'une relation, vous devez donc vous éloigner le plus possible de vous-même", analyse Becky Kennedy, sur son compte Instagram. Les répercussions de cette dynamique se voient dès l'enfance. "Rappelez-vous, nous donnons à nos enfants leurs modèles relationnels. Durant l'enfance, ils se demandent : 'Qui dois-je être pour atteindre la sécurité émotionnelle ? Dans quelle mesure mes propres sentiments et besoins sont-ils en sécurité ?'"
Si la réponse est de nier ses émotions pour garder la sécurité dans ses relations avec les autres membres de la famille, l'enfant fera ainsi. C'est pour cela que Becky Kennedy recommande de créer "une distance entre les sentiments de nos enfants et les nôtres en voyant les sentiments non pas pour leur impact sur nous mais pour la douleur qu'ils provoquent chez notre enfant".
