Être perfectionniste, toujours se sentir responsable du bonheur des autres et de son propre bonheur… Voilà quelques traits comportementaux qui font partie du syndrome de la fille aînée. Selon une étude, le stress ressenti par la mère lors de sa première grossesse peut avoir un impact sur l’enfant à naître et l’adulte qu’il deviendra plus tard. Ce syndrome peut impacter le bonheur de ces femmes, qui ont grandi en filles aînées, à cause d’un sentiment très persistant : la responsabilité excessive. Comme le remarque dans les colonnes du Huffpost, Natalie Moore, thérapeute conjugale et familiale, les filles aînées “se sentent trop responsables de leur famille d’origine”.
Parfois, ces enfants peuvent même avoir l’impression qu’ils doivent s’occuper de leurs frères et sœurs mais aussi de leurs parents. Cette dynamique peut, avec le temps, s’installer aussi dans d’autres types de relations : "Et puis cela peut se généraliser à d'autres relations, se sentir responsable dans sa propre famille, à la maison et même se sentir trop responsable au travail. Ils doivent toujours s’assurer que tout est fait et que tout le monde fait son travail à temps”. Un phénomène confirmé par Danica Harris, thérapeute : "Je pense que l'une des choses pour les filles aînées est qu'elles portent souvent une partie du fardeau parental". Par ailleurs, la thérapeute analyse que dans certains cas, le père de famille ne prend pas toute sa place de parent et se montre en retrait notamment au sujet des tâches ménagères : "Ce qui finit par se produire, c'est qu'il y a une coalition entre la mère et la fille aînée, et c'est presque comme si ces deux-là dirigeaient la maison, ces deux-là dirigeaient la famille."
Une dynamique stressante renforcée par une pression sociétale
Cette dynamique sociétale articulée autour du genre renforce en effet ce phénomène. Comme le note la thérapeute, des études ont permis de démontrer que les femmes ressentaient une plus grande pression à être “parfaite”. “Nous avons tendance à nous attendre à ce que les filles et les femmes soient plus à l’écoute émotionnellement et assument davantage un rôle de soignante. Donc, les filles aînées reçoivent cette double dose. Non seulement, elles sont les plus âgés, et donc les plus matures, mais il y a aussi ces attentes à leur égard.” Or, si cette responsabilité débute dès le plus jeune âge, les filles assument des responsabilités au sein du foyer familial pour lesquelles elles ne sont pas équipées en tant qu’enfants. "Lorsque quelqu'un assume plus de responsabilités qu'il n'est approprié ou qu'il ne peut en assumer, il aura plus tendance à se sentir dépassé. Ils peuvent s’épuiser. Ils peuvent ressentir des symptômes d’anxiété ou de dépression”, analyse Natalie Moore. Ce phénomène peut s'installer pour très longtemps dans leur vie jusqu'à qu'elles en prennent conscience et amorcent un travail pour s'en défaire. Alors, comme le note Natalie Moore, elles peuvent redéfinir les contours des relations qu'elles aimeraient vraiment vivre avec leur entourage.