Le temps passé par les enfants devant les écrans, et plus particulièrement les téléphones portables, est un sujet de plus en plus important pour les parents comme pour les personnalités politiques. Alors qu’Emmanuel Macron annonçait en janvier vouloir mettre en place un "plan écran" pour "reprendre le contrôle des écrans qui trop souvent enferment là où ils devraient libérer", c’est la consommation d’écran chez les moins de trois ans qui préoccupe grandement du côté du Parlement. Annie Genevard, députée LR, et Antoine Vermorel-Marques, député LR, ont déposé lundi 8 avril 2024 une proposition de loi qui a pour but de limiter l'usage des écrans en présence des enfants de moins de 3 ans. "On n'a pas le droit de laisser faire. Il faut des mesures coercitives", a défendu Annie Genevard, lundi 8 avril au micro de RMC.
Il faut dire qu’entre les tablettes, les téléphones portables, les ordinateurs et la télévision, les tout-petits peuvent être très exposés. "De 0 à 3 ans, c'est une période capitale pour le développement des enfants. Les écrans abîment cela (...) Tout concourt à constater les dégâts que font les écrans sur nos enfants, sur leur cerveau, sur leur comportement", a argumenté la députée.
Concrètement, les deux députés admettent bien volontiers que ces vérifications au sein de la sphère privée ne pourront pas se faire. En revanche, dans la sphère publique, cette loi pourrait être mise en œuvre. Dans ce cas-là, la députée défend l’idée d’appliquer au moins cette règle aux professionnels de la petite enfance : “Là, on s’adresse bien aux professionnels de la petite enfance. Ceux qui gardent les enfants soit au domicile, comme les assistantes maternelles, soit dans les crèches afin qu’ils limitent l’utilisation des écrans en présence des enfants et interdisent l’accès des enfants aux écrans avant trois ans”.
Temps d'écran en présence des enfants : "C'est aussi préjudiciable que le tabac"
Annie Genevard se souvient de la difficulté à imposer une garde des enfants sans tabac. Après bien des années, la question ne se pose plus : “Aujourd’hui plus personne ne conteste que les professionnels qui gardent les enfants ne doivent pas fumer en présence des enfants et ne doivent pas fumer dans les locaux dédiés à la garde des enfants. C’est à la force de l’évidence, alors que ça ne l’était sans doute pas au début. Il faut faire la même chose avec les écrans". Et pour la députée la comparaison se tient sans débat : "C’est aussi préjudiciable à la santé des enfants que l’usage du tabac”.