Tremblement de terre à l’école Polytechnique. D’après une enquête réalisée par la célèbre école d'ingénieurs auprès de ses élèves, 23% des étudiantes affirment avoir été victimes d'une agression sexuelle durant leur scolarité. Le questionnaire, réalisé entre le 19 janvier et le 6 février 2022, a été mené sur 2 100 étudiants sur les 3 300 ayant intégré l’X entre 2018 et 2021. Les jeunes femmes décrivent notamment des faits d'attouchements sur leurs fesses et sur leurs seins, ainsi que des baisers forcés. Une quinzaine d’entre elles mentionne même des cas d’attouchements« sur leur sexe ».
Très forte corrélation entre alcool et atteintes sexuelles
Par ailleurs, 7,7% des femmes interrogées affirment avoir vécu un acte sexuel alors que leur consentement n'était pas plein et entier. Et près de la moitié des personnes interrogées disent avoir été témoins ou avoir entendu parler de violences sexuelles survenues sur le campus. Trois jeunes indiquent aussi avoir été drogués à leur insu lors d'une fête étudiante alcoolisée. Sans surprise, il y aurait une très forte corrélation entre la consommation d'alcool et les atteintes sexuelles ou sexistes. Près de 5% des personnes interrogées déclarent d'ailleurs ne pas se sentir en sécurité lors des soirées étudiantes.
11 jeunes gens victimes de viol ou de tentatives de viol
Pis. Comme révélé par Le Monde, onze jeunes gens – dix femmes et un homme – disent avoir été victimes de viol ou de tentatives de viol du temps de leur cursus. À chaque fois, l'agresseur était un homme.
« Nous avons été très choqués par les résultats »
Interviewé sur France info le 12 avril, François Bouchet, le directeur général de l’école, s’est dit abasourdi par ces résultats : « Nous ne pensions pas avoir autant de cas, nous avons été très choqués par les résultats. Ces faits révélés d’une grande gravité sont inacceptables. On doit se mobiliser pour que la parole se libère ».François Bouchet a effectué un signalement au procureur de la République sur ces témoignages, qui « restent cependant à ce stade malheureusement anonymes ».
Un plan de lutte mis en place
En attendant que la justice se saisisse du dossier, le conseil d’administration de l’école n’est pas resté les bras croisés et a présenté un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Parmi les décisions actées : clarification des règles disciplinaires, formation des élèves et responsables associatifs, nouvelle communication sur les dispositifs d'écoute existants. Il a été aussi décidé la mise en place de « safe zone » lors des soirées, c’est-à-dire la création d’un lieu où les personnes se sentant mal à l’aise pourront se réfugier.