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Vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) : pas de lien avec l'autisme, rappelle la revue “Prescrire”

Publié le par Alexandra Bresson

La rougeole, les oreillons et la rubéole sont trois maladies contagieuses dont les complications peuvent être graves. La vaccination est le moyen de protection le plus efficace : deux injections suffisent pour être protégé. La revue Prescrire affirme que ce vaccin fait encore trop souvent l'objet de méfiance de la part du public en raison d'une étude publiée en 1998, évoquant un lien avec des troubles du spectre autistique chez les enfants. A tort, puisque de nombreux travaux scientifiques ont prouvé le contraire depuis.

La vaccination rougeole-oreillons-rubéole (ROR) consiste à déclencher une réaction de l'organisme pour qu'il fabrique une défense contre ces virus. Ces maladies sont dues à des virus qui se transmettent facilement par la toux ou les éternuements : une personne contaminée par l'un de ces trois virus est contagieuse avant même de se sentir malade. Selon le calendrier vaccinal national, tous les enfants doivent être vaccinés avec deux injections : la première à l’âge de 12 mois et la seconde entre 16 et 18 mois. Ce vaccin, 100% pris en charge par l'Assurance maladie, est considéré comme bien toléré même si une fièvre et des rougeurs sur la peau peuvent parfois survenir dans les jours suivant l’injection.

La revue médicale “Prescrire” a souhaité revenir sur l'histoire d'une polémique, celle concernant un lien entre le vaccin ROR et l'autisme, et rappeler que plusieurs études correctement menées incluant de très nombreux enfants confirment l'absence de ce lien. « Des arguments solides pour lutter contre des rumeurs persistantes dangereuses. », estime-t-elle. La controverse trouve son origine dans une étude publiée en 1998 dans la revue internationale renommée « The Lancet », remettant en cause l’innocuité du vaccin rougeole-oreillons-rubéole. Le travail cité porte sur 12 enfants et conclut que le vaccin est responsable d’un tableau combinant un autisme et des troubles digestifs (« autistic enterocolitis »).

Le nombre de cas de rougeole a augmenté de manière importante depuis novembre 2017

Comme l'explique le site Vaccination Info Service, la presse britannique va rapidement relayer et donner une grande ampleur à ces propos, qui font faire leur effet auprès de l’opinion publique. Cette controverse a eu comme conséquence au Royaume-Uni une baisse importante de la couverture vaccinale du ROR dès l’année 1998, provoquant une résurgence de la rougeole. Mais en parallèle, les conclusions de cet article sont progressivement remises en cause sur un plan scientifique. L'étude a même « été rétractée en 2010, après mise en évidence de nombreuses irrégularités, mais celle-ci continue de susciter en 2020 une crainte de certains parents. », précise la revue médicale Prescrire.

Dans les faits, des dizaines d’études épidémiologiques menées sur ce sujet n’ont jamais mis en évidence un lien entre le vaccin ROR et l’autisme. La dernière en date a été publiée en 2019 et a porté sur environ 650 000 enfants au Danemark, suivis en moyenne 8 ans et demi. De nombreuses données ont été prises en compte, notamment les antécédents d’autisme dans la famille et l'âge des parents. Ses conclusions ont montré que la vaccination ROR n'est pas associée à un risque accru d'autisme ou de troubles apparentés. « Les résultats de deux synthèses d'études et deux autres études de suivi vont aussi dans le sens d'une absence de lien entre la vaccination ROR et l'autisme. », ajoute la revue.

Un rappel qui a son importance puisqu'une couverture vaccinale d'au moins 95 % est par exemple nécessaire pour interrompre la circulation du virus de la rougeole, alors qu'elle était de 79 % en France en 2018. Une recrudescence de cas touche actuellement plusieurs pays européens, tandis qu'en France, le nombre de cas augmente de manière importante depuis novembre 2017, après avoir diminué entre 2012 et 2016. Les chiffres du ministère de la Santé indiquaient en mars dernier que depuis le 1er janvier 2019, 244 cas de rougeole ont été déclarés, dont 73 hospitalisations et 19 avec des complications (pneumopathie), et que 91% des cas sont survenus chez des sujets non ou mal vaccinés

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