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Vaccin ROR et risque d’autisme : aucun lien selon une très grande étude

Publié le par Hélène Bour

Une vaste étude scientifique danoise menée auprès de plus de 600 000 enfants indique qu’il n’existe a priori aucun lien entre le vaccin ROR (contre la rougeole, les oreillons et la rubéole) et le risque d’autisme. De quoi rassurer les sceptiques.

C’est la plus grande étude menée sur ce lien réalisée à ce jour. Une étude scientifique danoise, publiée ce 5 mars dans la revue “Annals of Internal Medicine”, suggère que le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, ou vaccin ROR, n’est pas associé à un risque accru d’autisme, et ce même chez les enfants ayant un plus grand risque du fait d’un frère ou d’une sœur autiste.

Les inquiétudes concernant un lien potentiel entre le vaccin ROR et l’autisme subsistent depuis deux décennies environ, bien qu’aucune étude ne l’ait clairement prouvé. Malheureusement, cette peur d’un surrisque d’autisme contribue à la défiance vis-à-vis des vaccins et à la trop faible couverture vaccinale en France et dans d’autres pays européens, au point que la maladie ressurgit.

Ici, les chercheurs danois ont examiné des données médicales portant sur 657 461 enfants, dont 6 517 ont reçu un diagnostic d’autisme durant la période de l’étude.

L’échantillon provient d’une cohorte nationale d’enfants nés au Danemark entre 1999 et 2010, de mères elles-mêmes danoises. Les enfants ont été suivis jusqu’en août 2013.

En tout, 95 % des enfants participant à cette étude ont reçu le vaccin ROR. Mais l’étude ne fait état d’aucunes données permettant d’assurer que ce vaccin augmenterait le risque d’autisme. Au contraire, il pourrait même le diminuer puisque les enfants n’ayant pas été vaccinés dans l’enfance ont montré un risque d’autisme accru de 17 % par rapport aux enfants vaccinés, sans toutefois que les chercheurs sachent expliquer pourquoi.

L’étude a par ailleurs permis de réaffirmer le risque familial, puisque les enfants ayant un frère ou une sœur autiste étaient sept fois plus susceptibles de recevoir ce même diagnostic que les enfants sans antécédents familiaux. Les garçons seraient par ailleurs quatre fois plus à risque d’autisme que les filles, selon les données de cette étude.

« Les parents ne devraient pas éviter le vaccin par crainte de l'autisme », a déclaré à l’agence Reuters le Dr Anders Hviid, auteur principal de l'étude et chercheur au Statens Serum Institut de Copenhague (Danemark). « Les dangers de la non-vaccination comprennent une recrudescence de la rougeole, comme nous le voyons aujourd'hui sous la forme d'épidémies », a ajouté le scientifique, contacté par mail.

Car, faut-il le rappeler, la vaccination est le seul moyen de se protéger de la rougeole, mais aussi de protéger les autres, notamment les populations vulnérables pour qui la vaccination n’est pas possible (femmes enceintes non vaccinées, personnes au système immunitaire affaibli…). Les chercheurs ont constaté qu’une réduction de 5 % seulement de la couverture vaccinale peut tripler les cas de rougeole dans la population.

Source : Reuters

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