Les jours qui passent permettent d’y voir plus clair sur le parcours du jeune Alex Batty, un Britannique recherché depuis six ans et retrouvé en France le 13 décembre. Après avoir marché « quatre jours et quatre nuits » pour sortir de la « communauté spirituelle » dans laquelle il dit avoir été contraint de vivre pendant toutes ces années par sa mère, il s’est confié auprès des enquêteurs. Et les premiers éléments, révélés par le parquet de Toulouse ce 15 décembre, font froid dans le dos.
Il s'est nourri « de ce qu’il trouvait dans les champs et les jardins »
Décrivant une vie d’itinérance entre le Maroc, l’Espagne et la France, aux côtés de sa mère et son grand-père obsédés par la vie en autonomie, le jeune garçon a expliqué aux enquêteurs avoir voulu changer de vie. Le déclic qui l’a poussé à fuguer : « C’est quand sa mère a envisagé de partir en Finlande qu’il a compris qu’il fallait que ça s’arrête », a expliqué l’adjoint du procureur de la République de Toulouse lors d’une conférence de presse. Dans sa fuite, le jeune homme d’aujourd’hui 17 ans « marchait exclusivement la nuit et dormait le jour », avec 100 euros en poche, se nourrissant « de ce qu’il trouvait dans les champs et les jardins », a raconté le dépositaire de l’autorité publique.
« Un travail sur l’ego, la méditation, l’inexistence du monde réel »
Selon le parquet, l’adolescent a passé les premières années de son périple au Maroc, avec sa mère et son grand-père. Ils seraient arrivés en France entre 2020 et 2021 « dans les Pyrénées françaises, autour de Perpignan, dans l’Aude, en Ariège... » Alex Batty, qui ne sait pas parler français, a raconté qu il aurait vécu « une vie de nomade, sans attache fixe. » En France, en Espagne ou au Maroc, ils s’entouraient « de communautés avec plusieurs nationalités, des familles d’origines canadienne, indienne, espagnole », a raconté le parquet. Le jeune homme a également décrit aux enquêteurs le, mode de fonctionnement de sa mère et de son grand-père. « La seule constante qu’ils prenaient avec eux, c’était des panneaux solaires et un potager », explique Léa Chambonnière, commandante de la compagnie de gendarmerie de Villefranche-de-Lauragais. Il a également évoqué « un travail sur l’ego, la méditation, l’inexistence du monde réel, la réincarnation » au sein de ce qu’il définit comme une « communauté spirituelle. »
6 ans après avoir quitté son pays natal, Alex Batty a pris un vol direct de Toulouse à Londres, ce 16 décembre, pour retrouver sa grand-mère, bouleversée par ce retour aussi inespéré qu’attendu.