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Santé psychique des enfants : l’étude qui inquiète

Publié le par Guillaume Botton

Dans une grande enquête publique encore jamais réalisée, plus de 15 000 écoliers ont répondu à une batterie de questions, afin de mieux cerner leur état psychique. Conclusion : près d’un quart de nos enfants présenteraient un trouble…

Il s‘agit d’une expérience encore jamais vue en France. Pour la première fois dans l’Hexagone, l’avis des enfants a été pris en compte dans une vaste enquête sur le bien-être et la santé mentale des 6-11 ans, menée par Santé publique France (SPF) et publiée le 19 juin. Ainsi, plus de 15 000 élèves scolarisés du CP au CM2 (issus de 400 écoles) mais aussi leurs parents et leur enseignant ont été interrogés. L’objectif de cette étude ? Donner une « photographie » inédite de l’état psychique de nos petits.

« As-tu peur des orages ? Des chiens ? »

Les enfants devaient répondre à une pléiade de questions aussi différentes les unes des autres mais avec un point commun : permettre, en fonction des réponses, d’évaluer le bien-être physique, émotionnel ou encore son estime de soi, sa façon de se sentir en famille, à l’école ou avec ses camarades. Les questions donc étaient les suivantes : As-tu peur des orages ? Des chiens ? As-tu peur qu’un accident arrive à tes parents ? Es-tu malade quand ils s’en vont ? Fais-tu du sport ? La semaine dernière, as-tu beaucoup ri ?

13 % des écoliers présentent un trouble « probable » de santé mentale

Les conclusions de l’étude, baptisée Enabee, interpellent. Selon elles, 13 % des écoliers interrogés présentent un trouble « probable » de santé mentale. « On retrouve des phobies, des troubles de l’attention ou de l’opposition », précise au journal Le Parisien, Stéphanie Monnier-Besnard, épidémiologiste à la tête de cette étude. L’expérience note également une nette différence selon le sexe de l’enfant. Les troubles dits émotionnels sont ainsi plus élevés chez les filles, alors que ceux du comportement se retrouvent majoritairement chez les garçons. « C’est quelque chose que l’on constate également sur le terrain, les petites filles manifestent plus de troubles intériorisés comme l’anxiété ou la déprime. Les garçons, des troubles extériorisés, hyperactivité, inattention… » confirme le professeur Richard Delorme, chef de la pédopsychiatrie à l’hôpital parisien Robert-Debré et coordinateur scientifique de l’enquête, toujours interrogé par le quotidien.

Une autre étude interpelle

Hasard du calendrier, une autre étude sur ce thème et commandée par la Dress (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a été publiée le même jour. Et là aussi, les résultats sont saisissants : un jeune sur six âgé de 3 à 17 ans a eu besoin de consulter pour motif psychologique entre mars 2020 (le début du premier confinement Covid) et juillet 2021.
Désormais, aux autorités et notamment au Ministère de l’Education nationale de s’emparer de ces deux études pour qu’enfin, de vraies politiques publiques pour le bien-être de nos enfants soient mises en place.

Des mesures dès septembre

En attendant, certaines mesures, initiées par le Ministère de l’Education nationale, seront instaurées à la rentrée de septembre par le ministère :

• Le numéro vert national de prévention du suicide, le 31-14, sera mentionné dans les carnets de correspondance des collégiens et des lycéens afin qu’ils sachent qui appeler en cas de nécessité.

Les conseillers d’éducation et les personnels de la vie scolaire recevront une formation à la santé mentale afin de détecter les états de fragilité des élèves.

• Un protocole sur la santé mentale sera décliné dans chaque établissement scolaire.