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Une professeure de collège diffamée, les enseignants exercent leur droit de retrait

Publié le par Jonathan Hamard

Les professeurs du collège Jacques-Cartier d'Issou (Yvelines) ont exercé leur droit de retrait après que l'un d'eux a été victime de diffamation. Ils regrettent un climat anxiogène et un '"prof bashing" qui les empêchent de dispenser leurs enseignements en tout quiétude.

Alors que le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal vient d'annoncer un nouveau plan de réformes d'envergure, il y a urgence à recruter. En effet, les inscriptions au concours de l'enseignement sont en baisse et le métier attire de moins en moins d'étudiants. Qui plus est, les démissions ne sont désormais plus si rares. Plusieurs raisons peuvent l'expliquer, comme le salaire pourtant revu à la hausse récemment, ou les conditions de travail qui sont de plus en plus compliquées. Les enseignants du collège Jacques-Cartier d'Issou (Yvelines) l'ont fait savoir en exerçant leur droit de retrait, après que l'un d'entre eux a été diffamé. C'est ce que rapportent nos confrères d'actu.fr suite à une manifestation organisée le vendredi 8 décembre.

La raison ? La veille, une professeure de français avait présenté le tableau de Giuseppe Cesari Diane et Actéon, sur lequel figurent cinq femmes nues. Il n'en fallait pas plus pour que des élèves se plaignent d'avoir entendu des propos racistes, parmi lesquels certains avaient détourné le regard pour ne voir ces représentations "contraire à leurs convictions". "L'enseignante aurait tenu pendant son exposé des propos racistes et interrogé des élèves de confession musulmane pour les mettre mal à l'aise", dit-on. "Il y a eu des réactions extrêmement fortes", insistent nos confrères, alors qu'un autre enseignant a démenti les faits reprochés à sa collègue. "Nous avons affaire à quelques parents vindicatifs, qui préfèrent croire la parole de leurs enfants plutôt que la nôtre. Notre collègue a besoin d'être protégée. Il faut la protéger !", a-t-il confié à actu.fr. Des discussions lors d'une heure de vie de classe, plus tard dans la journée, ont révélé que les propos attribués à la professeure relevaient de la pure diffamation. Les élèves ont, depuis, présenté leurs excuses à la professeure. "Elle n'a jamais dit ça mais le mal est fait", précise une collègue. La secrétaire générale du syndicat SNES-FSU précise à BFMTV : "On sait très bien que ce genre de méthodes peuvent conduire à un drame, on l'a vu dans le cadre de l'assassinat de Samuel Paty.

Une dégradation rapide de la situation

Les enseignants ont donc décidé de ne pas dispenser leurs enseignements le vendredi 8 décembre, excédés par cet épisode "extrêmement grave" qui n'est pas un cas isolé d'après le récit qu'ils font de leur quotidien. En effet, "au moins 14 faits dits 'd'établissement' (atteintes à la laïcité, aux personnes, à la sécurité ou aux biens, racisme…) ont déjà été recensés" depuis le mois d'octobre, "contre trois seulement sur toute l'année scolaire 2022/2023". Une lettre avait préalablement été envoyée au directeur adjoint des services de l'Education nationale pour évoquer le mal-être de l'équipe pédagogique et "de multiples dénonciations calomnieuses et faits de diffamation de la part d'élèves et de parents d'élèves envers des personnels accusés de propos injurieux, d'insultes et de menaces envers des élèves". On y rapporte que certains enseignants sont accusés d'agression sexuelle et de non-assistance à personne en danger.

Des professeurs à bout et épuisés

Par ailleurs, le corps professoral se lamente des "remises en cause quotidiennes des pratiques pédagogiques avec contestation de plus en plus systématique des réponses apportées et de la notation", de la part des élèves et de leurs parents, encore une fois, d'où découle un climat de tensions entre les élèves (menaces de mort, bagarres...) et l'accroissement des faits de harcèlement scolaire"On n'a pas les moyens de gérer seuls ces situations, alors qu'il y a des urgences qui ont besoin de réponses immédiates", fait-on savoir de surcroît. La situation semble donc se dégrader au collège Jacques-Cartier, où "il n’y a pas un jour" sans qu'un professeur soit découvert "en pleurs en salle des profs" et "pas un jour sans un acte d'incivilité". "On est à bout, épuisé", a déploré l'un d'eux pour décrire une "angoisse" associée à un véritable "prof bashing"

Oui
il y a 3 mois
Un téléphone ne doit pas perturber des cours et donc des apprentissages. Il devrait donc naturellement rester à l'entrée de l'établissement scolaire e...
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Lire 16 arguments Oui
Photo de profil de Jyline Roncin
25 points
Non
il y a 3 mois
Non, MAIS de quel âge parle t'on ? Les petits de primaire ne devraient pas avoir à se servir d'un téléphone.. Ils sont assez bien entourés par les en...
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