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Une étude révèle quelles sont les substances chimiques présentes dans l'alimentation de bébé

Publié le par Alexandra Bresson

Après plusieurs années d'enquêtes, une agence sanitaire française annonce qu'elle publie l’ensemble des données issues de son étude de l'alimentation totale infantile (EATi). Ce document disponible en ligne porte sur les concentrations de résidus de substances chimiques ou de contaminants dans l’alimentation des enfants de moins 3 ans. Ainsi, 97 % du régime alimentaire des enfants de cet âge a été couvert.

Les « Etudes de l’Alimentation Totale » (EAT) sont des enquêtes nationales qui visent à estimer l’exposition des populations à des contaminants chimiques dans les aliments. Elles reposent sur l’analyse d’un grand nombre de substances dans des échantillons alimentaires représentatifs de la consommation de la population. En ce qui concerne les nourrissons et enfants en bas-âge (moins de trois ans), l’Anses* a conduit une étude de l’alimentation totale infantile (EATi) de 2012 à 2016 pour estimer ce risque. En couvrant 97% du régime alimentaire des tout-petits, cette enquête a permis d’analyser 670 substances dans les aliments et d’estimer le risque pour 400 d’entre elles dont 281 résidus de pesticides

Parmi les substances analysées, des contaminants environnementaux, minéraux ou encore produits phytopharmaceutiques. « Une connaissance des expositions alimentaires de la population infantile aux substances chimiques est nécessaire au regard de la vulnérabilité de cette population. », expliquait l'Anses. « Une étude d’alimentation spécifique à la population infantile est donc indispensable, en vue de protéger les tout-petits vis-à-vis des effets indésirables des substances chimiques. » Les EAT sont composées de trois étapes : échantillonnage alimentaire, analyse des échantillons « tels que consommés » et évaluation de l’exposition de la population et des risques sanitaires.

Des résultats consultables par le grand public comme les scientifiques

Les résultats avaient montré que pour 90% des substances évaluées, le risque peut être écarté. Mais pour neuf substances, l'Anses appelait à « une vigilance particulière ». Des substances pour lesquelles un nombre non négligeable d’enfants présente une exposition supérieure aux valeurs toxicologiques de référence : arsenic inorganique, du plomb, nickel, PCDD/F, PCB, mycotoxines T-2 & HT-2, acrylamide, déoxynivalénol et ses dérivés et le furane. Pour sept autres substances, notamment l’aluminium, le cobalt, le strontium, le méthylmercure, le sélénium, le cadmium et la génistéine (chez les consommateurs de soja), elle affirmait que « le risque ne peut être écarté. »

Enfin, par rapport aux 12 minéraux d’intérêt nutritionnel analysés, les résultats montrent que la couverture en ce qui concerne les besoins nutritionnels est « globalement satisfaisante ». L'étude avait par ailleurs conduit l'Anses à recommander dans ces conclusions de bien suivre les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS), de même que ne commencer la diversification alimentaire qu’à partir de 6 mois. Et de rappeler que le lait courant, « quelle que soit l’espèce animale productrice », n’est pas adapté aux besoins nutritionnels des enfants de moins d’un an : seuls le lait maternel ou les préparations infantiles permettent de couvrir les besoins du nourrisson.

Deux ans après la fin de ces travaux, l'agence fait savoir qu'elle a décidé de publier l’ensemble des données de concentrations des résidus présents dans chaque aliment qui y sont issues, celles-ci étant disponibles en OpenData sur le site « data.gouv.fr ». « Mises à disposition du grand public, ces données pourront être exploitées par l’ensemble des acteurs dans ce domaine et en particulier les organismes et instituts de recherche ainsi que les agences d’évaluation des risques au niveau européen. », souligne-t-elle. Il s'agit en effet de l'une des premières études menées au niveau international permettant d’estimer l’exposition alimentaire des enfants de moins de 3 ans non allaités.

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