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Une étude dévoile l’effet pervers des pressions autour du genre masculin à l’école

Publié le par Hélène Bour

Une nouvelle étude met en évidence une des conséquences des pressions socioculturelles autour du genre masculin à l’école. On vous résume.

À l’école, les pressions socioculturelles autour du genre masculin, autrement dit autour de ce qu’on attend des garçons en termes de comportements, pourraient augmenter le risque de conduites à risque à l’âge adulte. C’est du moins ce qui ressort d’une nouvelle étude, parue le 11 janvier 2024 dans la revue spécialisée Journal of Adolescent Health (Source 1).

Une mise en conformité non sans conséquence

Rappelons-le, genre et sexe sont deux choses bien distinctes. Si le sexe découle des organes génitaux, le genre désigne en effet une constellation de comportements, attributs, préférences et croyances attendus. De précédentes recherches ont déjà montré que les modèles traditionnels d’identité de genre masculine peuvent constituer un facteur de risque de comportements nuisibles pour la santé et pour la société.

En clair, pousser les garçons à se comporter à ce que la société attend d’un garçon (être fort, ne pas pleurer, cacher ses émotions, aimer les voitures/engins/dinosaures, ne pas jouer à la poupée etc.) serait nuisible pour sa santé future.

L’étude dont il est question révèle en effet que, le fait pour un petit garçon de se conformer à ce qu’on attend de lui en termes d’identité de genre, est associé à un plus grand risque de toxicomanie dans sa vie future.

De l’impact de la mise sous silence des émotions

« Il existe une réelle idée fausse selon laquelle les hommes ne sont pas particulièrement sensibles ou émotifs », a commenté le Dr Nathaniel Glasser, premier auteur de l’article, dans un communiqué (Source 2). « En réalité, je pense que les émotions des hommes se présentent simplement différemment en raison de l’impact des récits socioculturels qui leur disent de ne pas exprimer leurs émotions par des larmes ou des mots qui exprimeraient une faiblesse. Et ils peuvent faire face à des sanctions sociales et psychologiques particulièrement sévères s’ils ne respectent pas les normes de leur identité de genre », a déploré le chercheur.

L’équipe a donc entrepris d’étudier comment cette sensibilité négligée et non développée chez les hommes cisgenres peut conduire au refus de l’adoption de comportements sains, et, à l’inverse, un intérêt pour les conduites à risque, dans l’idée de « transmettre leur domination et de réduire leur vulnérabilité », détaillent les scientifiques.

Grâce à l’analyse d’une grande base de données américaine appelée Add Health, l’équipe a pu recruter un grand nombre de participants fréquentant les mêmes écoles, et mesurer quantitativement l’expression du genre masculin via des enquêtes et questionnaires.

Des pressions sociales à prendre davantage au sérieux

C’est ainsi que l’équipe a découvert que la manière dont les adolescents d’une même école adoptent le genre a un impact significatif sur les autres jeunes hommes de l’école, façonnant la manière dont ils réagissent aux pressions socioculturelles autour du genre masculin. Ce qui prédirait ensuite leur probabilité d’utiliser des drogues (tabac, cannabis, alcool, cocaïne etc.).

Les adolescents qui avaient effectué le plus de changements pour se conformer au genre masculin étaient les plus susceptibles d’abuser de ces substances une fois devenus de jeunes adultes.

Pour les auteurs de l’étude, ces résultats invitent les autorités de santé à lutter contre les « récits culturels préjudiciables », notamment les publicités utilisant des messages sexistes pour promouvoir des produits nocifs pour la santé (suggérant par exemple que fumer, boire de l’alcool ou même jouer à des jeux d’argent vous rend viril…).

« Nous devons commencer à prendre plus au sérieux les pressions sociales en tant que déterminants de la santé », a déclaré le Dr Glasser. « Si quelqu’un pense qu’utiliser un produit ou suivre les recommandations d’un médecin portera atteinte à son identité ou à son statut, ou causera une sorte d’embarras, il vaut la peine de considérer cet obstacle social aussi sérieusement que les problèmes d’abordabilité ou de transport », a-t-il conclu.

 

Oui
il y a 3 mois
Évidemment que oui. Laissez un enfant passer quand il n'a pas les base va le mettre en échec complet, mais risque aussi de mettre la classe en échec. ...
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Lire 39 arguments Oui
Photo de profil de Caro Jack
22 points
Non
il y a 1 mois
​ il faut préciser l'âge mais en maternelle et en primaire à moins d'avoir de très lourds et très sévère problème je trouve qu'il vaut mieux passer et...
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