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Un petit garçon au cœur d'une escroquerie à la GPA : qui est son père ?

Publié le par Mathilde Saez

Depuis 5 ans, deux couples revendiquent être les parents d’un enfant né d’une mère porteuse.

Il a l’air d’un petit garçon de 5 ans comme les autres. Il joue, va à l’école, mais est au cœur d’une délicate et féroce bataille judiciaire dont les enjeux le dépassent. Deux couples revendiquent en effet leurs droits sur l’enfant, après avoir chacun déboursé une coquette somme à une même mère porteuse.

L’histoire débute en 2012. Sur un forum grand public, une jeune femme propose ses services de mère porteuse moyennant 15 000 euros. Alexandre Lerch et son compagnon Anthony se montrent intéressés par l’annonce de cette mère porteuse, qui n’hésite pas à utiliser ses propres ovocytes (contrairement à une véritable GPA). Elle réalise alors une insémination artisanale avec le sperme d’Anthony. Mais la jeune femme disparaît subitement dans la nature juste avant l’accouchement. Plus tard, elle fera croire que l’enfant est mort-né.

En réalité, toujours contre 15 000 euros, elle a confié le bébé à un autre couple, les R., couple hétérosexuel recalé à l’adoption. De leur côté, Alexandre et Anthony ont tôt fait de découvrir l’arnaque dont ils ont été victimes, et décident d’entamer une procédure judiciaire. Pour le tribunal civil, cette affaire est un vrai casse-tête juridique. D’un côté, vous avez Alexandre, véritable géniteur de l’enfant, tests ADN à l’appui. Et Monsieur R, qui lui figure sur l’acte de naissance du garçon et qui surtout, l’élève depuis sa naissance.

En mars 2017, le tribunal de Dieppe (Seine-Maritime) s’est alors prononcé en faveur du père biologique, prévoyant un transfert progressif de l’enfant vers le foyer d’Alexandre. Mais les R. font appel et, le 31 mai dernier, la cour d’appel leur donne raison, avançant que « l’intérêt supérieur de l’enfant est qu’il reste vivre chez ceux qui l’ont élevé ».

Alexandre ne compte pas en rester là et va former un pourvoi en cassation afin que, d’une manière ou d’une autre, son fils connaisse son existence. Une procédure qui pourrait prendre encore au moins un an…

Rappelons que les démarches des deux couples sont totalement interdites par la loi. En 2016, ils ont chacun été condamnés à 2 000 € d’amende avec sursis, tandis que la mère porteuse a reçu une condamnation d’un an de prison avec sursis.

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