Un enfant sur cinq a souffert d’un stress post-traumatique lors du premier confinement

 A l’instar de la Société française de pédiatrie, la professeure  Isabelle Claudet, cheffe du service des urgences de l’Hôpital des enfants de Toulouse, est formelle : si troisième confinement il y a, elle est opposée à la fermeture des écoles et des collèges. Dans le cadre d’une étude baptisée E-COCCON réalisée lors du premier confinement, elle a pu constater que les deux mois d'enfermement ont eu des effets délétères sur la santé mentale des enfants et jeunes adolescents.

Avec son équipe, elle a interrogé 380 enfants de 8 à 15 ans et leurs parents afin d'étudier les effets du confinement sur leur quotidien. "Un enfant sur cinq a souffert d’un stress post-traumatique, les filles ayant un taux plus élevé que les garçons", avance la pédiatre. Un stress qui s’est traduit sous différentes formes, que ce soit des troubles du sommeil, de la colère, ou pour certains une envie de rester chez soi, comme une forme repli pour se protéger de l’extérieur, le "syndrome de la cabane".

Et les conséquences se font encore ressentir aujourd'hui puisque ces derniers jours, ses équipes voient affluer des jeunes souffrant de problèmes psychologiques. "Nous avons beaucoup d’enfants hospitalisés, qui décompensent aujourd’hui. Il y a 40 à 70 % d’admissions supplémentaires. Au lieu d’avoir trois à quatre hospitalisations par jour pour ces raisons, nous en avons douze à quatorze… Et ça nous inquiète énormément", souligne-t-elle.

De précédentes études ont déjà souligné les graves conséquences de la crise sanitaire sur la santé mentale des adolescents et plus particulièrement des étudiants. On voit ici que les plus jeunes ne sont pas épargnés. Et il y a fort à parier que les moins jeunes non plus.