Fin août, Loëvann, petit garçon de 2 ans originaire de Polincove, près de Calais, avale une pile bouton, ces petites piles rondes et plates que l'on retrouve partout et qui contiennent du lithium, un puissant poison. « On était chez une amie, il y avait des enfants de tous les âges et les plus grands jouaient avec des hand spinners », raconte le papa, Florian Gougeon, au micro d'Europe 1. Les hand spinners, ce sont ces fameuses toupies qui ont connu un grand succès auprès des plus jeunes.
Deux jours plus tard, l'enfant se plaint de maux de dents. Difficile alors de penser à l'ingestion d'une pile. Mais le lendemain, Loëvann souffre de difficultés respiratoires. Ses parents le conduisent alors aux urgences. « La pile a été détectée dans l’œsophage, elle sert à éclairer le jouet », explique le papa. Et de poursuivre : « Quand ils (les membres du personnel de l'hôpital, ndlr) ont retiré la pile, tout le monde était confiant, ils ont dit qu'il allait rentrer à la maison. »
Mais ce dimanche, le petit garçon est subitement décédé d'une hémorragie. Il s'avère que la pile est descendue dans le bas de l'œsophage et a eu le temps de contaminer l'aorte. « Loëvann s’est battu jusqu’au bout. C’est mon super héros », témoigne son père au journal “Nord Littoral”.
Si aujourd'hui Florian Gougeon souhaite communiquer sur la mort de son fils, c'est pour alerter sur les dangers des hand spinners, et plus largement de ces piles boutons. « Quand les aides-soignantes, les infirmières, les chirurgiens nous en parlent, ils ne savent plus quoi faire, ils voient des cas tout le temps. Le problème, c’est que ces piles ne sont pas seulement dans les hand spinners, mais aussi dans les clés des voitures par exemple. Ces piles-là tuent les enfants. » Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, 1 200 visites aux urgences sont liées à l'ingestion d'une pile bouton. Un phénomène qui touche majoritairement les enfants de moins de 5 ans.
Une cagnotte en ligne a été mise en place pour financer les obsèques de Loëvann.