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Un cocktail de perturbateurs endocriniens dans les cheveux des enfants

Publié le par Alexandra Bresson

Une analyse menée par “60 millions de consommateurs” sur un panel d'enfants montre que ces derniers présentent des traces de perturbateurs endocriniens, des substances utilisées partout alors qu'elles sont suspectées d'être toxiques pour l'organisme.

Phtalates, bisphénol A, pesticides… Selon l'Anses*, un perturbateur endocrinien est une « substance ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien ». Une montre à quel point ces derniers sont omniprésents dans les aliments, cosmétiques, maquillage pour enfants, couches-culottes, lingettes pour bébé, tampons et protections féminines, et que les enfants ne sont pas épargnés. En effet, tous les enfants de l'étude (43 filles et garçons de 10 à 15 ans) étaient contaminés. « L’organisme de bon nombre d’enfants contient non pas une, ni deux, mais un véritable cocktail de ces substances », explique-t-elle.

Jusqu’à 54 contaminants différents

Les experts ont eu recours à un protocole qui consiste à détecter leur présence dans les cheveux car ces derniers étant irrigués à la racine par des vaisseaux sanguins, ils « se chargent de composés auxquels le corps est exposé. » A partir de ces analyses, les auteurs disent avoir retrouvé jusqu’à 54 perturbateurs endocriniens chez un même enfant. La moyenne de l'ensemble des jeunes participants est en revanche moins élevée : 34 contaminants détectés. « A noter que nous avons recherché 254 molécules appartenant à sept grandes familles de perturbateurs endocriniens », ajoutent-ils. Ont notamment été recherchées des traces de phtalates, pesticides et de métaux lourds.

Ces résultats sont inquiétants car les enfants et les femmes enceintes sont les populations à protéger en priorité. En effet, les perturbateurs endocriniens sont suspectés depuis plusieurs années de perturber le développement de l’organisme, avec des effets qui peuvent survenir dès la naissance ou plus tard dans la vie. « Chez l’enfant, on rend les perturbateurs endocriniens responsables de prématurité, de malformations congénitales, ou encore de puberté précoce. », explique 60 millions de consommateurs. Mais il est difficile d'établir des seuils d'exposition à ne pas dépasser dans la mesure où les membres de la Commission européenne n'arrivent pas à fixer des critères de définition précis.

*Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail

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