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« Temps d'écrans et inactivité physique, les jeunes Français ne bougent pas assez », alerte l'Anses

Publié le par Alexandra Bresson

Une expertise de l'Anses, menée avant les périodes de confinement, révèle que les adolescents français sont loin de respecter les recommandations en matière d'activité physique et de limitation du temps passé devant les écrans. Les deux tiers se situent même à un niveau de risque élevé, ce qui peut se traduire par des problèmes de santé allant du surpoids à une qualité de vie altérée. L'agence alerte donc les pouvoirs publics sur la nécessité de promouvoir et renforcer l’activité physique dès l’adolescence.

Pour leur bonne santé, les enfants doivent faire au moins 60 minutes par jour d’activité physique ou sportive. Mais cette recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé était-elle bien suivie ? Ce n'est pas le cas comme le fait savoir l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), dans un rapport qui s'inquiète d'une sédentarité de plus en plus importante chez les jeunes. Cette dernière s’est « autosaisie » en 2017 afin d’évaluer les risques liés aux niveaux d’activité physique et de sédentarité des enfants et adolescents, en s’appuyant sur les données d’INCA3 (troisième étude sur les consommations et les habitudes alimentaires de la population française).

Résultats : les niveaux d’exposition aux facteurs de risque, que sont la sédentarité et l’insuffisance d’activité physique résultant de cette évaluation, ont de quoi « interpeller » selon elle. L’adolescence est une période charnière au cours de laquelle les habitudes acquises ont tendance à se pérenniser voire à s’accentuer à l’âge adulte avec des effets associés sur la santé. Or, le contexte actuel est propice à l’augmentation des temps de sédentarité et particulièrement du « temps écran », en raison d’une offre numérique abondante et de nouvelles technologies qui incitent encore davantage à la sédentarité. Les effets du confinement accentuent par ailleurs la tendance à l’inactivité physique et la sédentarité.

Ne pas confondre inactivité physique et sédentarité

Pour les deux facteurs de risques que sont la sédentarité et l'inactivité physique, l'Anses définit la première comme le « temps passé assis ou allongé devant un écran de loisir (télévision, ordinateur, jeu vidéo…), hors temps scolaire. » Lorsqu’il est supérieur à 2 heures par jour, ce « temps écran » peut constituer un vrai risque pour la santé. L'inactivité physique est définie quant à elle comme « lorsque l’activité physique est inférieure à 60 minutes par jour, incluant le sport pratiqué pendant le temps scolaire ». Dans ce cas précis, les jeunes sont alors considérés comme insuffisamment actifs. Or, selon les résultats de son expertise, les deux tiers des 11-17 ans dépassent ces deux seuils sanitaires.

Plus précisément, 66 % des jeunes dans cette tranche d'âge présentent un risque sanitaire préoccupant, caractérisé par le dépassement simultané des deux seuils sanitaires : plus de 2 heures de temps écran et moins de 60 minutes d’activité physique par jour. Et 49 % d'entre eux présentent même un risque sanitaire très élevé, caractérisé par des seuils plus sévères, soit plus de 4h30 de temps écran journalier et/ou moins de 20 minutes d’activité physique par jour. « Parmi ceux-là, 17 % sont même exposés particulièrement, cumulant des niveaux très élevés de sédentarité (plus de 4h30 d’écran par jour) et d’inactivité physique (moins de 20 minutes par jour). », explique l'agence.

L’insuffisance d’activité physique : un risque à part entière

De manière plus ciblée, les résultats du rapport permettent d’identifier des populations d’enfants et d’adolescents auxquelles une attention particulière doit être portée. Ainsi, les enfants et adolescents de familles à faible revenu ou à faible niveau d’étude apparaissent les plus touchés par des niveaux de sédentarité élevés. Un autre constat concerne le fait que le niveau d’activité physique est plus faible chez les filles dans la tranche d’âge des 11-14 ans. Pour l'Anses, « cela requiert, a minima, la sensibilisation des parents et des personnels éducatifs afin de créer un environnement favorable à la pratique d’activité des jeunes adolescentes, et ce d’autant plus que cette tendance est connue à l’âge adulte. »

L’Anses rappelle que des niveaux de sédentarité élevés dédiés aux écrans sont associés à des risques de surpoids et d’obésité chez les enfants, mais aussi à des troubles du comportement alimentaire ainsi qu’à une qualité du sommeil altérée. A l'inverse, pratiquer une activité physique permet d’atténuer les effets néfastes du temps écran sur la santé sachant que se déplacer à pieds, jouer à des jeux de plein air, porter une charge ou monter ou descendre les escaliers contribuent aussi à l’activité physique. Mais pour des effets plus marqués sur la santé, il faudrait selon elle réduire la durée totale passée assis tous les jours et interrompre le temps prolongé de sédentarité par des pauses actives.

« L’activité physique a longtemps été considérée comme bénéfique pour la santé sans pour autant lui être essentielle. », note l'Anses qui recommande désormais de « considérer l’insuffisance d’activité physique, au même titre que les comportements sédentaires, comme un facteur de risque sanitaire à part entière. » L'agence conclut sur le fait que d’une manière générale, la réduction des risques liés à la sédentarité et à l’inactivité physique passe par la création d’un environnement global favorable à l’évolution des comportements, et ce « tant à l’échelle individuelle que collective » : à la maison, à l’école et dans l’espace public à travers le développement des pistes cyclables.

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