En mettant fin à ses jours le 12 mai dernier à son domicile dans le Nord Pas-de-Calais, Lindsay a bien sûr laissé ses proches dans une profonde tristesse mais aussi une forme d'incompréhension. Victime de harcèlement venant de ses camarades de classe, elle avait détaillé son calvaire dans une lettre posthume, dévoilée par son beau-père début juin. La jeune fille de 13 ans y confie ne plus savoir comment gérer les incessantes "insultes matin et soir, moqueries et menaces." Comble de l'horreur, déjà démolie par son départ, son amie Maïlys est également un temps dans le collimateur des harceleuses. Dans un entretien au Parisien, daté du 17 juin, elle brise le silence.
La double peine
Tout d'abord, Maïlys tient à mettre les choses au clair. Elle fait le bilan de ce mois passé sans son amie. "Ça s’est arrêté. Je regarde toujours ce qui passe sur les réseaux sociaux. Je remarque qu’on parle moins de Lindsay, même si je n’aurais jamais pensé que sa mort prendrait autant de place."
Incapable de revenir au collège, elle annonce de but en blanc. "J’y suis retournée une journée, après l’enterrement, mais les gens me posaient beaucoup de questions. C’était angoissant. Et je revoyais tous les souvenirs avec Lindsay. Je n’ai pas voulu y retourner et le médecin m’a fait un certificat."
"C’était sans arrêt des insultes, des moqueries..."
Maylis détaille ensuite le mécanisme de harcèlement, vicieux et oppressant, mise en place par ses harceleuses : "Un peu après la rentrée, en octobre. Des filles du collège s’en sont prises à Lindsay, mais comme j’étais sa copine, je la défendais, donc elles en ont eu aussi après moi. Les années précédentes, on a pu se faire insulter ou avoir des problèmes, mais on répondait et ça s’arrêtait là. Après, avec Lindsay, on n’a jamais été les plus aimées du collège." Mais pourquoi ces filles ont-elles pris Lindsay pour cible ? "Comme je l’ai déjà dit, elle était coquette. Elles la critiquaient tout le temps sur ses vêtements, sa façon de se maquiller, ou sur sa coupe de cheveux. C’était sans arrêt des insultes, des moqueries, d’abord au collège, ensuite sur les réseaux sociaux."
"C’est comme si elle était là"
Afin de faire le deuil de son amie, Maïlys échange régulièrement avec la famille de sa camarade. Dès qu'elle le peut, elle multiplie les allées venues au cimetière. Une fois de retour chez elle, elle se recueille "dans sa chambre avec des objets à elle des bijoux, des fringues ou du maquillage." Quand le soleil se couche, le fait d'être "seule" lui fait automatiquement penser davantage à Lindsay. Du coup, elle "regarde des vidéos où nous sommes ensemble.. C’est comme si elle était là. Ça m’apaise...".