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Sports de combat : de trop nombreuses commotions cérébrales chez les 10-18 ans, alerte Santé Publique France

Publié le par Alexandra Bresson

Plusieurs associations sportives ont signalé que certaines disciplines de combat autorisaient les combats avec « KO » chez leurs jeunes pratiquants, et que ces « KO » étaient relativement fréquents. L'enquête de Santé Publique France sur le sujet indique que les accidents de sports de combat, au vu des conséquences qu’ils peuvent avoir, sont trop fréquents chez les 10-18 ans, et notamment les commotions cérébrales.

Si la pratique d’une activité physique ou sportive est reconnue comme un facteur de santé, elle peut être parfois génératrice d’accident. En France, certaines disciplines de sports de combat autorisent chez les mineurs des combats avec « KO », soit avec commotions cérébrales. À la suite de ce signalement, la Direction générale de la santé a chargé Santé publique France de mener une étude chez les enfants âgés de 10 à 18 ans. Ses résultats se basent sur les données de l'Enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC), qui repose elle-même sur l’enregistrement exhaustif des recours aux urgences pour accident de la vie courante (AcVC) dans 10 hôpitaux en France en 2016-2018.

Les sports de combat sélectionnés étaient notamment la boxe, la lutte gréco-romaine, la lutte, le jiu jitsu, le karaté, le judo, l'aïkido, le kendo et le taekwondo. Les résultats de l'analyse indiquent que 1 340 passages aux urgences relevant d’un sport de combat ont été dénombrés sur cette période chez les 10-18 ans, soit 16/1 000 des passages dus aux accidents de la vie courante. Les principaux sports de combat en cause étaient le judo/jiu jitsu, la boxe, la lutte, le karaté et ses disciplines associées, et le kick boxing et ses disciplines associées. Ces accidents concernaient majoritairement des garçons et des enfants jeunes, et le taux d’hospitalisation après passage aux urgences était de 3%.

Les fédérations sportives ont un rôle à jouer

Les auteurs ont par ailleurs constaté que si le taux d’hospitalisation pour accidents de sport de combat est comparable au taux d’hospitalisation tous sports confondus, « pour 4% de l'ensemble des accidents de sports de combat chez les 10-18 ans, un traumatisme crânien a été diagnostiqué dont 96% avec une commotion cérébrale (forme la moins sévère de traumatisme crânien). » Mais le faible taux d’hospitalisation des accidents ayant conduit à une commotion cérébrale ne signifie pas pour autant que ces derniers sont bénins. En effet, ce type de traumatisme peut être à l’origine de séquelles et de complications somatiques, avec des conséquences sur le développement de l’enfant.

Par ailleurs, comme l'explique Santé Publique France, « ces symptômes sont à l’origine de souffrances personnelles, familiales et peuvent conduire à des situations de repli social et avoir des conséquences sur le parcours scolaire. ». D'autant que l'enquête n'a recueilli les données des recours aux urgences que pour dix hôpitaux uniquement : les enfants accidentés ne passant pas par les urgences ne sont de fait pas inclus dans cette analyse. Ainsi, « les résultats présentés ne permettent donc pas de connaître le nombre total d’accidents dus à la pratique d’un sport de combat en France et de rapporter ce nombre d’accidents au nombre de pratiquants de sports de combat. », ajoute l'Agence.

Une autre étude à partir d’autres sources de données (auprès des fédérations sportives par exemple) s'avère nécessaire pour mesurer plus en détail l’incidence de ces lésions dans les sports de combat. Il n'empêche que Santé Publique France insiste sur l'importance de mener des actions de prévention, étant donné que ces accidents peuvent être évités par de bonnes pratiques. Elle recommande aussi aux fédérations de se montrer plus sensibilisées « aux notions de commotion cérébrale », et d'orienter de manière plus systématique leurs pratiquants qui en sont victimes vers les urgences. A noter que selon l'agence, les traumatismes crâniens constituent l'une des principales causes de décès et d’invalidité chez les jeunes enfants.

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