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Selon une étude, les problèmes de comportement à la maternelle coûteraient cher à la société des années plus tard

Publié le par Hélène Bour

Une analyse économique fait le lien entre les problèmes de conduite chez les élèves de maternelle et les coûts pour la société en termes de criminalité, de frais médicaux et de perte de productivité.

Mieux vaudrait, dès l’école maternelle, mettre en place des mesures efficaces pour gérer les problèmes de comportement et de conduite. C’est du moins ce que suggèrent des chercheurs, suite à une analyse économique. Publiée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry (Source 1), l’étude met en évidence un lien entre les problèmes de comportement chez un enfant scolarisé à l’école maternelle, et les coûts sociétaux qui en découlent lorsqu’il devient adulte.

Les scientifiques ont ici examiné les données déclarées par enseignants et parents sur les éventuels problèmes de conduite de 1 339 élèves de maternelle, issues de deux études menées dans des écoles américaines à la fin des années 1980 et au début des années 1990. En parallèle, ils ont passé au crible les données gouvernementales et administratives afin de déterminer les coûts sociétaux découlant de ces mêmes élèves « turbulents » à la maternelle, une fois adultes, jusqu’à l’âge de 28 ans.

C’est ainsi, en recoupant les données, que les chercheurs ont découvert que l’augmentation des problèmes comportementaux (tels que le fait d’être dans l’opposition ou antisocial) chez les élèves de maternelle était associée à plus de 144 000 dollars (près de 134 400 euros), en moyenne par élève, liés à la criminalité, aux frais médicaux et à la perte de productivité, à mesure que ces mêmes élèves atteignaient l’adolescence et l’âge adulte.

De l’intérêt de s’occuper davantage de la jeunesse

« Cette étude est la première à établir un lien entre le comportement des élèves de maternelle et les coûts liés à la criminalité une fois que les enfants sont devenus adultes », a commenté Yoon Hur, professeur adjoint de recherche au Evidence-to-Impact Collaborative de l’Université d’Etat de Pennsylvanie, et coauteur de l’étude. Dans le détail, environ 42 % des élèves présentant des problèmes de comportement en maternelle ont dû payer des frais liés à des crimes impliquant violences, consommation de stupéfiants, troubles à l’ordre public ou aux biens.

« Les données provenant d’études comme celles-ci peuvent être utilisées par les gouvernements locaux, étatiques et nationaux pour éclairer la planification budgétaire qui pourrait soutenir la prévention là où le risque précoce de problèmes de conduite peut être déterminé », a estimé Damon Jones, coauteur de l’étude. « De nombreuses études ont démontré qu’investir dans les jeunes enfants grâce à une intervention efficace peut générer des avantages économiques pour les personnes et les services publics au fil du temps », a-t-il ajouté.

Nuançons tout de même ces propos, puisqu’il ne s’agit là que d’une étude faisant un lien de corrélation et non de causalité. Fort heureusement, quelques comportements problématiques en maternelle ne sont pas forcément synonymes de criminalité à l’âge adulte.